L’école Stanislas éclaboussée par un nouveau scandale après la mise en examen d’un ex-cadre pour viol sur mineur

Stanislas à nouveau éclaboussé par un scandale après des révélations sur un ancien cadre
THOMAS SAMSON / AFP Stanislas à nouveau éclaboussé par un scandale après des révélations sur un ancien cadre

STANISLAS - L’école Stanislas n’est pas sortie de la tourmente. Dans une spirale depuis la publication d’un rapport accablant sur les dérives en son sein et la polémique provoquée par la scolarisation des enfants de l’ancienne ministre de l’Éducation, Amélie Oudéa-Castéra, l’établissement catholique du VIe arrondissement de Paris est éclaboussé par un nouveau scandale.

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Selon des articles parus ce jeudi 15 février sur franceinfo, qui cite une source proche du dossier mercredi 14 février, et Mediapart, Olivier P., un ancien cadre éducatif de l’établissement privé, a été mis en examen pour viol sur mineur. Les faits en cause dateraient de 2001 et n’ont pas eu lieu à Stanislas, mais dans le collège-lycée Saint-Martin de France, à Pontoise, dans le Val-d’Oise. Olivier P. a été placé sous contrôle judiciaire, précise franceinfo.

L’accusé nie les faits

De 2013 à 2018, Olivier P. était directeur de l’internat des étudiants des classes préparatoires à Stanislas. Il devait surveiller chaque nuit environ 400 élèves âgés de 16 à 19 ans et était également professeur de musique pour des garçons de 13-14 ans au collège.

Mais l’homme a été renvoyé de l’établissement pour faute grave en novembre 2018. En cause : la « consultation répétée de sites Internet à caractère pédopornographique avec le matériel informatique professionnel », selon le jugement des Prud’hommes de première instance datant de juin 2020, cité par franceinfo mais aussi par Le Monde.

Contacté par franceinfo dans le cadre de l’article publié ce jeudi 15 février, Olivier P. a nié avoir commis un viol en 2001, et indique que sa mise en examen n’a « rien à voir avec Stanislas ». Se disant « humilié et effondré », il assure également n’avoir « jamais consulté de sites pédopornographiques », mais seulement des sites pornographiques, et qu’il n’a pas été poursuivi pénalement pour ces faits.

Sur ce dernier point, dans le jugement rendu en juin et détaillé par Mediapart, les prud’hommes estiment d’ailleurs qu’« Olivier P. consultait des images de jeunes adolescents du même âge que les élèves de l’internat […]. L’établissement scolaire a une obligation de sécurité de résultat vis-à-vis des élèves et devait prendre les mesures nécessaires afin d’assurer l’intégrité physique et morale des enfants ».

Cellule d’écoute pour les élèves

Selon franceinfo, le jugement des Prud’hommes évoque que « lors de l’enquête pénale [ouverte fin 2018 après le signalement de Stanislas], Monsieur P. a été signalé comme faisant l’objet de faits de viols couverts par la prescription » . L’établissement dans lequel les faits se seraient déroulés n’avait alors pas été précisé, mais ceux-ci remonteraient à la fin des années 1980, précise Mediapart.

Lors du licenciement d’Olivier P., le directeur de Stanislas, Frédéric Gautier, n’a pas communiqué aux élèves et aux parents le pourquoi de cette décision. Ceci par respect du code de procédure pénale, a-t-il expliqué au Monde. Il assure toutefois avoir effectué un signalement au procureur de la République en novembre 2018.

Mais en 2020, le secret s’ébruite et des élèves réclament la mise en place d’une cellule d’écoute pour recueillir les éventuels témoignages. Ce qu’a fini par mettre en place le directeur. Aujourd’hui, à la lumière de la mise en examen pour viol d’Olivier P., Frédéric Gautier va mettre à disposition des élèves et anciens élèves une autre adresse mail pour ceux qui voudraient témoigner.

Et ce n’est pas tout. En plus de cette mise en examen Olivier P. est également poursuivi pour des faits de violences volontaires perpétrées contre des étudiants de Stanislas en classes préparatoires. Selon Le Monde et Mediapart, plusieurs anciens élèves ont en effet dénoncé des violences telles qu’un « énorme » coup de poing dans l’épaule. « Dans la cour, il m’a pris par le cou, m’a plaqué contre le mur, m’a étranglé », a témoigné un autre étudiant qui évoque entre autres des insultes à répétition de la part d’Olivier P. Ce dernier est convoqué au tribunal de Valenciennes le 9 septembre prochain.

En attendant, dans les colonnes de Mediapart, l’homme reconnaît entre autres avoir donné « un coup de cravache », même s’il assure n’avoir pas eu l’« intention d’être violent ». Concernant des accusations de violences et d’humiliation répétées, il concède en outre avoir tenu des propos homophobes et dit d’élèves mal habillés qu’ils pouvaient être « laids ». Avant de minimiser les faits : « Je n’ai pas traité quelqu’un de tarlouze parce qu’il était homosexuel, mais pour sa tenue vestimentaire, parce qu’elle ressemblait à rien. »

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