L’ère des profils atypiques a-t-elle enfin commencé ?

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L’ère des profils atypiques, généralistes, réorientés a enfin sonné. Les personnes en quête de sens et de réalisation personnelle s’écoutent et suivent leurs envies.

TRAVAIL - Toute ma vie j’ai lutté.

Pas pour me faire accepter en tant que femme, pas pour me sentir en sécurité, pas pour me faire entendre.*Non. Toute ma vie j’ai lutté contre ce que j’étais.

J’ai lutté contre mes passions dévorantes, contre mes intérêts changeants, contre mes aspirations profondes. Parce que je voulais être comme tout le monde. Être respectée et aimée. Appréciée et reconnue pour mon travail et pour mes compétences.

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Je voulais un jour pouvoir entrer dans une pièce, entendre les conversations s’arrêter et les regards se tourner vers moi et le bruissements de commentaires « C’est Elle ! » me chatouiller les oreilles. Oui c’est mégalo, mais c’était à ce point là que je souffrais de manque de reconnaissance. Parce que je n’étais jamais la meilleure.

Fondue dans la masse

Je ne trustais pas les premières places à l’école ni dans les différents concours, je n’étais spécialiste de rien, je n’étais plébiscitée dans aucun domaine. Je me fondais dans la masse des élèves moyens, ne sachant ni qui j’étais ni ce que je voulais devenir. Mes spécificités n’intéressaient personne à part moi, et même à mes yeux, elles ne paraissaient pas si intéressantes que ça.

J’ai donc fait mon petit bonhomme de chemin, comme un navire sans capitaine à la barre, portée par les vents et les courants. Oh je m’en suis plutôt bien sortie, mais je me suis toujours heurtée à cette incompréhension : vous voulez faire ce job mademoiselle T., mais vous n’avez pas de diplômes dans ce domaine ! Alors je recommençais en bas de l’échelle, jusqu’à ce que mes intérêts ou mes envies me portent ailleurs.

J’avais accepté que mon rêve ne se réaliserait jamais. Que je ne saurais jamais faire comprendre l’intérêt d’un profil comme le mien à des recruteurs, à des entreprises, voire même à mes proches.

Le vent du Covid

Et puis le Covid est arrivé et cette tempête a tout chamboulé sur son passage. Soudain, ceux qui menaient leur barque d’une main de maître se sont retrouvés dans des eaux inconnues. Ou en ont eu assez de la voie toute tracée dans laquelle ils se trouvaient. Eux aussi ont décidé de partir à l’aventure du monde et des océans qui nous entourent.

Et le monde se trouve soudain emplit d’explorateurs aux expériences multiples, aux compétences transversales et aux motivations plurielles. Le haut de l’échelle n’est plus le seul objectif acceptable, le monde s’empare de cette idée et les entreprises doivent maintenant composer.

L’ère des profils atypiques, généralistes, réorientés a enfin sonné. Les personnes en quête de sens et de réalisation personnelle s’écoutent et suivent leurs envies. La Grande Démission est synonyme à mes yeux d’un futur plus doux, plus humain, où le travail sera remis à sa juste place. Une partie de notre vie, mais une partie seulement, au même titre que notre vie personnelle, familiale, associative, artistique, spirituelle, sportive et j’en passe.

Alors moi je suis heureuse. Parce qu’avec cette tempête, j’ai aussi arrêté de lutter contre moi. J’ai trouvé des compagnons de voyages et tranquillement, à notre rythme, nous nous créons une vie à notre image. Atypique.

*en tant que femme et mère, il est malheureusement vrai que jai aussi eu à lutter contre ces choses là également. Jai été suffisamment privilégiée pour que ce ne soit pas ma lutte principale.

Ce témoignage, initialement publié sur le site Kmeo, a été reproduit sur Le HuffPost avec l’accord de son autrice.

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