Législatives: l'appel à voter contre "les extrêmes" de Kylian Mbappé fait réagir la classe politique

Un appel qui ne laisse personne indifférent. Lors d'une prise de parole tenue dimanche 16 juin à la veille du premier match de la France dans le cadre de l'Euro 2024, Kylian Mbappé est sorti du silence et est revenu sur la situation politique du pays à moins de deux semaines du premier tour des législatives anticipées.

"Je n'ai pas envie de représenter un pays qui ne correspond pas à nos valeurs", a dit le nouveau joueur du Real Madrid.

Ce dernier, qui a appelé "la jeune génération à aller voter", a rappelé que "les extrêmes peuvent arriver au pouvoir." "On a des valeurs de mixité, tolérance et de respect. Chaque voix compte et ce n’est pas à négliger. J’espère qu’on fera un bon choix et qu’on sera encore fier de porter le maillot de l'équipe de France le 7 juillet", a-t-il ajouté.

Le camp présidentiel salue la prise de position

Ce lundi matin, de nombreux responsables politiques du camp présidentiel sont revenus sur ces propos. Dans un premier temps, c'est le Premier ministre Gabriel Attal qui, lors d'une interview sur RTL, a indiqué que Kylian Mbappé était "dans son rôle" en appelant à voter.

"Je crois profondément que les jeunes qui parlent aux jeunes, qui sont des modèles pour eux, sont dans leur rôle quand ils appellent à accomplir un devoir civique qui est celui du vote", réagit Gabriel Attal

Le Premier ministre salue également les propos du capitaine de l'équipe de France de football "contre les extrêmes", jugeant qu'elles sont "le carburant de la division de la haine de l'autre dans notre pays", salue-t-il.

Pour sa part, le chef des députés Renaissance avant la dissolution de l'Assemblée, Sylvain Maillard s'est réjoui sur BFMTV des propos du footballeur.

Le capitaine de l'équipe de France de football "rejette ce que sont les extrêmes, c'est-à-dire la haine de l'autre, la recherche de boucs émissaires", salue-t-il. Pour autant, "ce n'est pas normal que ce soit que les sportifs qui bougent", juge celui qui est candidat à sa réélection dans la 1ère circonscription de Paris.

Toujours à notre antenne, l'ancien Premier ministre Édouard Philippe l'a promis, Kylian Mbappé "ne fait pas le job pour nous, il s'exprime. Il a le droit de s'exprimer."

"Je suis d'accord avec lui. Je pense en effet qu'un certain nombre de responsables, de personnalités qui sont engagées dans la vie de la société (...) sont parfaitement légitimes compte tenu du moment décisif", développe le maire du Havre.

Le RN ne se sent "pas concerné'

Ce lundi matin toujours, plusieurs responsables du Rassemblement national, pourtant inclus dans les "extrêmes" par Kylian Mbappé, disent ne pas se sentir accusés par ce message, voire même le partager.

"Je vais peut-être vous étonner, mais il a raison. Je ne me sens pas concerné, ni moi ni mon parti, par le mot 'extrême'", a ainsi affirmé Laurent Jacobelli, porte-Parole du RN et député sortant de Moselle, a Franceinfo.

Un deuxième porte-parole du parti d'extrême-droite, Julien Odoul, martèle pour sa part que Kylian Mbappé "ne s’adresse pas au Rassemblement national, qui représente la majorité des Français, dont beaucoup de jeunes.

"Je partage son aversion pour l’extrémisme, pour les idées qui divisent, notamment l’apologie du terrorisme et de l’antisémitisme portés par LFI et monsieur Mélenchon. Je partage son rejet de la violence qui est la marque de fabrique de l’extrême gauche et de ce nouveau front populaire", attaque-t-il encore.

Au micro de France Inter, le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, s'est montré plus offensif à l'intention du joueur de l'équipe de France et l'a appelé à "un peu de retenue."

"Beaucoup de nos électeurs sont des supporters de l’équipe de France et aiment Mbappé, je n’attends pas de lui de leçon politique, il a le droit d’avoir un avis, mais je n’attends pas que des gens que j’estime être déconnectés viennent faire la leçon aux Français", conclut-il.

Article original publié sur BFMTV.com