Législatives: Jordan Bardella souhaite remplacer le collège unique par un collège "modulaire"

Jordan Bardella favorable au collège modulaire. Le président du Rassemblement national (RN) a présenté ce jeudi, aux côtés d'Éric Ciotti, son programme économique devant les organisations patronales. Et il a fait une annonce en matière d'éducation.

"En plus de recentrer l'école sur les savoirs fondamentaux, nous entendons remplacer le collège unique par un collège modulaire", a-t-il annoncé. L'objectif du candidat d'extrême droite: orienter "plus tôt, plus vite les élèves vers des filières professionnelles qui sont aujourd'hui injustement dévalorisées", selon lui.

Ce n'est pas la première fois que l'idée d'un collège modulaire est évoquée. Lorsqu'il était encore ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal avait lancé en octobre dernier la piste d'un collège plus "modulaire", notamment avec des groupes de niveaux en français et en mathématiques.

La proposition a divisé la communauté enseignante mais le ministère a publié au mois de mars suivant une note détaillant l'instauration, à partir de la rentrée 2024, de groupes "constitués en fonction des besoins des élèves" -l'expression "groupes de niveau" n'a pas été retenue- dans ces deux disciplines.

"Le collège unique est une machine à échec"

Si Jordan Bardella s'est relativement peu exprimé sur les questions d'éducation, le programme du RN pour la précédente élection présidentielle proposait différentes mesures, dont le port d'un uniforme à l'école primaire et au collège, la suppression des enseignements de langue et de culture d'origine (en l'occurrence déjà supprimés), l'abrogation de la réforme du bac ou encore le dédoublement des classes de grande section et de CP (c'est déjà le cas dans les réseaux d'éducation prioritaire).

Sur la question du collège modulaire, il était ainsi écrit que "le collège unique est une machine à échec" - sans toutefois en dire davantage. Le RN proposait cependant que le diplôme national du brevet devienne "un examen d'orientation post-3e".

"En fonction des résultats de l'élève et de ses bulletins scolaires, celui-ci sera orienté vers l'enseignement général et technologique, vers l'enseignement professionnel ou vers l'enseignement des métiers par l'apprentissage."

Le collège unique, "un processus de démocratisation"

Ce qu'on appelle le collège unique, c'est la mise en place d'un même collège pour tous les enfants d'une classe d'âge, créé par la loi Haby de 1975. Une loi qui a supprimé la distinction entre les collèges d'enseignement secondaire (CES), les collèges d'enseignement général (CEG) et les collèges d'enseignement technique (CET) -ces derniers deviendront des lycées professionnels.

Ces différents collèges proposaient des filières distinctes (classique, moderne ou technique), avec une durée de scolarité variable, assurée pour certaines par des professeurs certifiés, pour d'autres des instituteurs ou des PEGC -des fonctionnaires qui enseignaient deux matières.

La loi Haby "met fin à l'organisation de la scolarité en filières", précise le site Vie publique. "Doter les collégiens d'un bagage scolaire identique est la raison d'être du collège unique."

La création du collège unique avait à l'époque été célébrée "comme l'aboutissement d'un processus de démocratisation et d'ouverture de l'enseignement à tous les enfants d'une classe d'âge".

Article original publié sur BFMTV.com