Groupes de niveau au collège: classes, matières... Les modalités de la mesure détaillées au Journal officiel

L'arrêté sur la mise en place de "groupes" en mathématiques et en français au collège, une mesure controversée, a été publié ce dimanche 17 mars au Journal officiel, avec une formulation qui ne reprend pas les termes de "groupes de niveau", mais de groupes "constitués en fonction des besoins des élèves". Il permet de fixer les détails de cette mesure.

Les classes de 6e et 5e d'abord concernées

L'arrêté indique que les dispositions ne concernent que les élèves de collège. Il doit d'abord "entrer en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2024 pour les classes de sixième et de cinquième". Puis, il concernera "à compter de la rentrée scolaire 2025", "les classes de quatrième et de troisième".

Ces "groupes" ne seront pas instaurés pour l'ensemble des enseignements reçus par les élèves de collège. Seuls "les enseignements communs de français et de mathématiques, sur tout l'horaire" seront organisés en groupes, selon le texte.

Des groupes "en fonction des besoins des élèves"

L'expression "groupes de niveau", contestée par de nombreux professeurs, n'a pas été conservée dans l'arrêté publié au Journal officiel.

"Les groupes sont constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs. Les groupes des élèves les plus en difficulté bénéficient d'effectifs réduits", indique le texte.

La ministre de l'Éducation Nicole Belloubet avait de son côté "préféré" l'expression "groupes de besoin", lors d'une interview à France info, vendredi 15 mars, tout en niant tout "désaccord" avec le Premier ministre Gabriel Attal sur cette mesure.

En classe complète "une à dix semaines dans l'année"

Malgré l'instauration de ces groupes, il sera toujours possible pour les élèves de se retrouver en effectif complet à certains moments de l'année.

"Par dérogation, et afin de garantir la cohérence des progressions pédagogiques des différents groupes, les élèves peuvent être, pour une ou plusieurs périodes, une à dix semaines dans l'année, regroupés conformément à leur classe de référence pour ces enseignements", indique ainsi l'arrêté.

Enfin la composition des groupes sera "réexaminée au cours de l'année scolaire, notamment à l'occasion des regroupements, afin de tenir compte de la progression et des besoins des élèves".

Une mesure largement critiquée par les profs

En décembre, Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation, avait annoncé la création de ces groupes, qualifiés de "groupes de niveau", dans le cadre du "choc des savoirs", ensemble de mesures visant à élever le niveau des élèves. Cette mesure avait suscité les protestations des syndicats enseignants, qui pointent un risque de "tri" des élèves.

Après des semaines de consultations, la ministre de l'Éducation Nicole Belloubet a annoncé la semaine dernière une "certaine souplesse" dans la mise en place de ces groupes. Elle a aussi évoqué la possibilité de "rassembler les élèves en classe entière" à certains moments.

"Qu'importe le nom, pourvu qu'il y ait la mesure", a indiqué Gabriel Attal cette semaine à l'AFP. Lors d'une réunion en visio avec les chefs d'établissements jeudi, le Premier ministre et la ministre de l'Éducation ont précisé que les regroupements en classe entière pourraient aller "jusqu'à dix semaines au cours de l'année".

Article original publié sur BFMTV.com