Législatives 2024 : Hôpital, déserts médicaux, AME… Voici les programmes des candidats en matière de santé

En juin 2020, le personnel hospitalier manifestaient (ici à Paris) pour dénoncer les conditions de travail à l'hôpital public.
Charles Platiau via REUTERS En juin 2020, le personnel hospitalier manifestaient (ici à Paris) pour dénoncer les conditions de travail à l'hôpital public.

SANTÉ - Qu’ont prévu les différents partis en ce qui concerne la politique de santé publique ? À l’aube du premier tour des législatives anticipées, Le HuffPost a recensé ce que proposent le Nouveau Front Populaire (NFP), le Rassemblement national (RN) et Ensemble pour la République (EPR, camp présidentiel) pour l’hôpital public, les déserts médicaux, ou l’Aide médicale d’État (AME).

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• Nouveau Front Populaire

Le NFP propose d’organiser durant les quinze premiers jours suivant les résultats des élections une « conférence de sauvetage de l’hôpital public afin d’éviter la saturation pendant l’été et proposer la revalorisation du travail de nuit et du week-end pour ses personnels ».

Durant les 1000 premiers jours, la coalition de gauche propose « une grande loi santé » qui permettrait notamment de « réguler l’installation des médecins dans les déserts médicaux et rétablir des permanences de soin des soignants libéraux dans les centres de santé ». La manière d’y parvenir n’est pas précisée. En juin dernier, les partis de gauche avaient porté un amendement - qui avait été rejeté - à l’Assemblée nationale pour conditionner l’installation d’un nouveau venu dans les zones surdotées en médecins à un départ à la retraite.

Le NFP veut également « conditionner l’ouverture des cliniques privées à la participation à la permanence des soins et à la garantie d’un reste à charge zéro » pour le patient. Cela supposerait la fin des dépassements d’honoraires par les médecins qui y exercent.

L’alliance de gauche propose aussi une garantie d’accès à l’Aide médicale d’État (AME), qui permettrait aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins, alors que plusieurs partis souhaitent limiter voire supprimer l’AME.

Enfin, le NFP veut « engager un plan pluriannuel de recrutement des professionnels du soin et du médico-social (médecins, infirmiers, aides soignants, personnels administratifs) et de revalorisation des métiers et des salaires » ou encore « créer un pôle public du médicament avec renforcement des obligations de stocks ».

• Rassemblement National

Le RN souhaite « redonner confiance à l’hôpital public en lui fournissant les moyens pour être efficace et en réformant sa gouvernance ». Pour cela, il propose de supprimer les Agences régionales de Santé (ARS), d’augmenter le nombre d’étudiants en médecine (fin du numerus apertus) et de renforcer le soutien aux proches-aidants - sans préciser comment.

Il est pour la vente de médicaments à l’unité, pour lutter contre les pénuries et le gaspillage et souhaite aussi reconnaître l’endométriose comme affection longue durée, mettre en place la carte vitale biométrique et rendre « systématiques » les visites médicales scolaires, sans détailler avec quel personnel supplémentaire.

Le RN s’est régulièrement positionné pour la suppression de l’Aide médicale d’État, qu’il veut supprimer et remplacer par une aide qui couvrirait uniquement les « urgences vitales ».

• Ensemble pour la République

La principale mesure inédite concernant la santé proposée par le camp présidentiel est « l’offre de mutuelle publique à 1 € par jour », pour les retraités, les étudiants et les indépendants. Il s’agirait donc d’une complémentaire qui reviendrait à 30 euros par mois pour ceux qui ne sont pas couverts par une mutuelle.

Comme le souligne France Bleu, cette proposition revient à élargir la formule « participative » de la complémentaire santé solidaire qui existe déjà et que l’on paye en fonction de son âge de 8 euros à 30 euros par mois, ce qui ne sera pas forcément plus avantageux.

Pour lutter contre les déserts médicaux, le camp présidentiel souhaite « doubler le nombre de médecins en formation chaque année grâce à la suppression du numerus clausus (16 000 en 2027, contre 8 000 en 2017) ». Il promet à chaque Français d’avoir « dès cet été » un médecin de garde à moins de 30 minutes de son domicile.

EPR promet aussi « dès la fin de l’année » le remboursement intégral des fauteuils roulants, électriques et manuels, qui seront « pris en charge par l’assurance maladie et les complémentaires santé ». Une mesure déjà annoncée mi-février par la ministre déléguée au Handicap le 15 février 2024.

Enfin, la majorité propose de développer « les consultations d’accompagnement de la ménopause, de l’infertilité et la prise en charge de l’endométriose ». Sans doute pour encourager le « réarmement démographique » de la France.

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