Législatives 2024 : La gauche en colère contre Bruno Fuchs, élu de la majorité, accusé de racisme

Bruno Fuchs, député de la majorité, était en interview sur BFMTV ce 24 mai.
Capture d’écran BFMTV Bruno Fuchs, député de la majorité, était en interview sur BFMTV ce 24 mai.

POLITIQUE - « Une complicité avec l’extrême droite ». La gauche a vivement dénoncé la sortie raciste du député MoDem Bruno Fuchs sur BFMTV ce 24 juin, y voyant la « preuve » que le camp présidentiel « reprend les idées » du Rassemblement national et qu’il n’est pas en mesure de faire barrage à l’extrême droite pour les législatives. L’élu s’est défendu en dénonçant une « instrumentalisation » de ses propos.

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Bruno Fuchs, député sortant de la majorité, intervenait sur BFMTV pour réagir à la conférence de presse donnée par Jordan Bardella le matin même. « Les masques sont tombés. Les gens qui lisent et écoutent cette conférence de presse doivent être consternés [...] Ça va être bien pire qu’avant. Regardez la question des binationaux, d’abord c’est impraticable et ensuite je pense qu’un binational franco-espagnol ce n’est pas la même chose qu’un franco-africain » a assuré l’élu du Haut-Rhin, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.

Il critiquait alors l’une des propositions du RN qui prévoit d’interdire aux binationaux d’occuper des postes « stratégiques » de l’État. Si l’élu considère que la mesure est « impraticable » et qu’elle nuit à l’image de la France, sa formulation sous-entend néanmoins au passage qu’il existerait une hiérarchie entre les binationaux et stigmatise une partie d’entre eux.

« Les masques tombent effectivement »

Des propos que plusieurs membres de la gauche ont condamnés sur X en repartageant la séquence. « Racisme ordinaire insupportable », a tweeté l’insoumis Thomas Portes. « Propos racistes, délictueux », a qualifié l’écologiste Sophie Bussière arguant que « la dissolution subite du président de la République fait tomber les masques ».

Ian Brossat, désigné comme l’un des porte-parole du Nouveau Front Populaire, a considéré : « Ces gens sont en dessous de tout. Ils reprennent les mots et les propositions du RN ». « Seul rempart : le nouveau Front Populaire » a plaidé le communiste. Pour le socialiste Sébastien Vincini, la « seule alternative » réside également selon lui dans le vote pour la coalition de gauche, le camp présidentiel ne pouvant « définitivement plus prétendre être un barrage contre l’extrême droite. »

La majorité fait campagne en se présentant comme le meilleur rempart face au Rassemblement national. Gabriel Attal, dans la lignée d’Emmanuel Macron, renvoie dos à dos « les extrêmes », laissant entendre qu’une arrivée au pouvoir du RN serait aussi dangereuse que celle du NFP. Un argumentaire qui pousse la macronie à rester floue en cas de duel entre la gauche et le Nouveau front populaire au second tour des législatives.

Face au tollé, Bruno Fuchs s’est défendu sur X : « Je vous en prie ! Pas d’instrumentalisation!! Ma formulation est certes elliptique, mal exprimée, mais tout le monde peut comprendre que je parle du point de vue du RN. Chacun connaît mon engagement historique contre le racisme et les discriminations. »

Auprès du HuffPost, Bruno Fuchs assure qu’il ne « s’est pas aperçu » de la formule qu’il a employée en direct. Le Haut-Rhinois affirme qu’il voulait « prendre la logique du RN [qu’il] dénonce et les conséquences qu’elle peut avoir » : « Je voulais dire qu’eux allaient forcément ne pas traiter de la même façon un franco-japonais ou un franco-argentin, d’un franco-marocain ou d’un franco-malien. »

Dans C à Vous, Gabriel Attal a aussi défendu le député : « Je connais Bruno Fuchs, vous pouvez au moment d’une interview faire un lapsus. (...) Il est au clair sur ces sujets. »

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