Législatives 2024 : les Écologistes se désisteront dans les triangulaires où le RN a des chances de gagner

Marine Tondelier a annoncé que les Ecologistes se retireront dans les circonscriptions où la menace du RN est grande. (Zakaria Abdelkafi/AFP)
ZAKARIA ABDELKAFI / AFP Marine Tondelier a annoncé que les Ecologistes se retireront dans les circonscriptions où la menace du RN est grande. (Zakaria Abdelkafi/AFP)

ÉLECTIONS - Face au risque de voir l’extrême droite rafler un maximum de sièges à l’Assemblée nationale, la gauche s’interroge sur la meilleure attitude à adopter. Les Écologistes ont pris une décision claire. Au second tour, ils se retireront chaque fois qu’ils arriveront troisième et qu’un candidat du Rassemblement national (RN) est en mesure de l’emporter.

Législatives 2024 : le Nouveau Front populaire n’en peut plus du double standard avec le RN

À une condition, précise leur secrétaire nationale Marine Tondelier dans un entretien à l’AFP : que le candidat au profit duquel il se désiste « respecte les valeurs de la République ». En d’autres termes, il pourra être de droite ou membre de la majorité présidentielle, l’essentiel étant qu’il n’ait pas de lien avec l’extrême droite. Elle explique rester ainsi « fidèle à [ses] valeurs et à [son] engagement républicain ».

Les macronistes ne prennent pas position

Pour rappel, un candidat aux élections législatives doit réunir au moins 12,5 % des voix des inscrits pour se qualifier au second tour. Et les triangulaires devraient être nombreuses, la participation étant en hausse et le paysage électoral lors de cette campagne accélérée étant scindé en trois blocs peu ou prou équivalents. Certains sondages en prédisent une centaine partout en France.

Désormais, Marine Tondelier, par ailleurs candidate suppléante à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) dans le fief de Marine Le Pen, dit attendre « la même clarté de l’ensemble des forces politiques qui se disent républicaines ». Pour l’heure, aucun autre parti politique n’a pris position en ce sens.

Seule une poignée de personnalités, dont Raphaël Glucksmann, ont annoncé leur souhait de voir la gauche se retirer si elle n’est pas en position de l’emporter. « Quand il y a des triangulaires, je n’hésiterai pas pour qu’il y ait un retrait des candidats du Nouveau Front populaire s’ils sont troisièmes et pas en mesure de battre le Rassemblement national », a déclaré l’eurodéputé socialiste sur le plateau de C à vous jeudi 20 juin. Il y a quelques jours, Mathilde Panot (LFI) avait promis sur BFMTV qu’en cas de second tour RN/Renaissance, elle appellerait systématiquement à voter contre le RN... sans prononcer le mot « désistement ».

Le bloc macroniste reste, lui, bien silencieux. Aucun des leurs n’a pris position en faveur d’un retrait au profit du Nouveau Front populaire dans les circonscriptions où la menace du RN est sérieuse. Au contraire, beaucoup s’enferrent dans le « ni-ni », à la manière d’Aurore Bergé qui, lundi 24 juin sur Europe 1,  a renvoyé dos à dos ce qu’elle appelle « les extrêmes ».

La gauche peut se rassurer en se rappelant que la dernière fois qu’il y eût un nombre important de triangulaires (76 en présence de l’extrême droite, en 1997), elle avait déferlé sur l’Assemblée et imposé une cohabitation à la droite.

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