Léa Salamé, Nagui et 1000 salariés de Radio France dénoncent la fusion avec France Télévisions

Ce projet de regroupement de l’audiovisuel public est examiné à partir de jeudi à l’Assemblée nationale.

Léa Salamé, Nagui et 1000 salariés de Radio France dénoncent ce mercredi 22 mai dans une tribune la fusion avec France Télé.
Montage photos AFP et X Léa Salamé, Nagui et 1000 salariés de Radio France dénoncent ce mercredi 22 mai dans une tribune la fusion avec France Télé.

MÉDIAS - Ils font entendre leur voix. Plus de 1 100 salariés des équipes de Radio France, parmi lesquels la journaliste de France Inter Léa Salamé et l’animateur Nagui, écrivent ce mercredi 22 mai leur colère contre le projet gouvernemental de fusion entre Radio France et France Télévisions, dans une tribune publiée par Le Monde.

L’exécutif envisage en effet un « rapprochement en deux étapes » des sociétés de l’audiovisuel public. Il y aurait d’abord une phase transitoire avec une holding commune, qui devrait être nommée « France Médias » et qui regrouperait France Télévisions, Radio France et l’INA à partir du 1er janvier 2025. Cela avant une fusion définitive un an plus tard. Quelque 16 000 salariés sont concernés.

L’Assemblée nationale doit se saisir jeudi et vendredi de ce projet de fusion express défendu par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Deux jours où des grèves sont prévues dans l’audiovisuel public.

« Les radios de service public sont, en France, exceptionnellement fortes (...) Les antennes de Radio France sont écoutées, chaque jour, par plus de quinze millions de personnes », arguent d’abord les signataires de cette tribune, en réponse au gouvernement qui souhaite « renforcer » l’audiovisuel public avec cette fusion devant permettre de lutter contre les plateformes internationales comme Netflix ou Amazon Prime Video, et les chaînes privées.

Puis, les salariés des équipes de Radio France pointent le « risque démocratique » d’un tel projet. Ils disent leur crainte pour « l’indépendance » des médias du service public « lorsque l’on nommera, pour cette superstructure, un ou une PDG unique, aux pleins pouvoirs ». Ce super patron ou super-patronne sera nommé pour cinq ans renouvelables par l’Arcom, et les dirigeants actuels de l’audiovisuel peuvent y postuler, d’après le projet du gouvernement.

« Le risque est de voir toujours les mêmes visages, d’entendre toujours les mêmes voix vous délivrer les mêmes contenus recyclés indifféremment à la télé, à la radio et sur le Web », tancent encore les signataires, cette fois à l’adresse des auditeurs. Et rappelle que « nos critères ne sont pas ceux du profit, mais ceux du service public ».

Enfin, les salariés de Radio France détricotent l’argument du gouvernement selon lequel une fusion permettrait de faire des économies. L’exécutif soutient de fait un texte sur le financement de l’audiovisuel public qui acte un fléchage pérenne depuis le budget de l’État au profit de l’audiovisuel public (« prélèvement sur recettes »), sur le modèle du financement des collectivités. « La fusion des régions, en 2016, n’a pas fait baisser le budget de ces collectivités, au contraire », lui répondent les signataires.

« Vouloir fusionner tout l’audiovisuel public nous semble démagogique, inefficace et dangereux », concluent-ils, en assurant qu’il n’est pas trop tard pour « empêcher la mise en œuvre forcée d’un audiovisuel public au rabais ».

Le texte est au menu des députés ces jeudi 23 et vendredi 24 mai en première lecture, avant un vote solennel programmé le 28 mai. Un passage au Sénat est déjà prévu le 19 juin.

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