Yahoo Actualités Krampus, l’anti-Santa adoubé par les Américains
Les couverts de Thanksgiving à peine rangés, les Américains ont déjà sorti le grand jeu pour Noël. Jardins débordant de sapins et maisons enguirlandées, la magie des fêtes s’apprête à nous engloutir à nouveau.
Pourtant, depuis peu, un personnage menaçant a fait son apparition dans le décor, raconte The Washington Post. Démoniaque et cruel, il est considéré comme l’“anti-Père Noël”… Mais il possède la même cape rouge et blanche, et séduit presque autant.
C’est Krampus.
Avec ses longues cornes, son air menaçant et ses 2,50 mètres, Krampus effraie les enfants américains depuis son arrivée, dans les années 2010. Au fil des ans, il est devenu une mascotte drôle et horrifique.
En Europe centrale, sa région d’origine, le 5 décembre a carrément été baptisée “Nuit des Krampus”, avec une parade de monstres cornus dans les rues.
La tradition veut même que Krampus soit “accompagné de saint Nicolas, qui le dirige au bout d’une chaîne”. Mais aux États-Unis, pays de la liberté, on le laisse “se balader à sa guise”.
De l’Alabama à l’Illinois, imprimé sur des pulls étoilés ou héros d’une nouvelle attraction hantée, Krampus est partout. On en oublierait qu’il “cherche les vilains enfants pour les battre à coups de bâton”.
Justement, cette figure d’antihéros punisseur, c’est ce qui plaît à ceux que Noël et Mariah Carey ont fini par lasser.
“L’idée enjolivée et édulcorée de Noël avait besoin d’évoluer après la pandémie”, estime Cory Hutcheson, professeur de folklore dans le Tennessee.
Les traits plus grossiers et le côté autoritaire de Krampus paraîtraient ainsi “plus authentiques” à ceux qui “recherchent un contrepoids à la joie forcée de Noël”.
Selon le Washington Post, il correspond davantage à l’air du temps, entre l’avenir climatique “sombre”, le “nihilisme politique” et “l’omniprésence des guerres sur nos smartphones”.
Pourquoi les Américains ont-ils choisi Krampus parmi “toute la série de méchants de Noël aux origines païennes d’Europe” ? Peut-être parce qu’il est l’un des seuls à “ne pas tuer les enfants” ; lui ne fait que les battre, pour “faire régner la discipline”.
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