Kleber Mendonça Filho, cinéaste brésilien : “Portraits fantômes” est “un documentaire de fantaisie”
Né en 1968 à Recife, dans le nord-est du Brésil, Kleber Mendonça Filho est journaliste de formation, mais il a toujours baigné dans le septième art. Il a longtemps gagné sa vie comme critique et programmateur d’une salle de cinéma, tout en commençant à tourner en parallèle courts-métrages et films expérimentaux. Ses trois premiers longs-métrages de fiction, Les Bruits de Recife (2012), Aquarius (2016) et Bacurau (2019), l’ont imposé comme une figure centrale du cinéma brésilien, invitée à Cannes et dans les grands festivals étrangers. Les Bruits de Recife et Aquarius auscultaient déjà Recife et ses mutations.
Portraits fantômes, qui sort ce 1er novembre en France, est “un film sur les espaces affectifs”, résume O Globo, le grand quotidien de Rio. Avec nostalgie mais non sans malice, Kleber Mendonça Filho entremêle scènes d’aujourd’hui, images d’archives publiques ou personnelles et extraits de ses films pour explorer, à travers les âges, l’appartement familial de Recife, dans lequel il a mené ses premières expériences de tournage, et les cinémas du centre-ville, qu’il a aimé fréquenter, photographier et filmer, éléments clés d’un tissu urbain disparu.
Lors de la sortie de Portraits Fantômes au Brésil, en août dernier, Kleber Mendonça Filho a accordé un entretien au Diario de Pernambuco, l’un des quotidiens de Recife. Ce sont des extraits de cette interview, traduits en français, que nous vous proposons ci-dessous.
DIARIO DE PRENAMBUCO Quand avez-vous vraiment commencé à collecter de la matière en vue de réaliser Portraits fantômes ?
KLEBER MENDONÇA FILHO Vers 2016, dans la foulée du succès d’Aquarius. Beaucoup d’images ont été tournées en 2017 et en 2019. Et après la pandémie, en 2021, nous en avons tourné encore un peu.
Le film s’est développé aussi à partir de contenus existants, je dénichais des choses qui me donnaient de nouvelles idées, et alors il fallait que je réorganise le film pour faire une place à ces nouvelles images. J’ai aussi trouvé des choses incroyables, mais qui n’avaient pas vraiment leur place dans ce film, et je les ai mises de côté pour un éventuel autre projet.
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