Jusqu'à plus de 30°C degrés et des nuits chaudes, un début avril inédit selon Météo-France

Les gens profitent de la plage avec des températures anormalement élevées pour la saison sur la plage de Terre Sacrée à Ajaccio, en Corse, le 6 avril 2024 (Pascal POCHARD-CASABIANCA)
Les gens profitent de la plage avec des températures anormalement élevées pour la saison sur la plage de Terre Sacrée à Ajaccio, en Corse, le 6 avril 2024 (Pascal POCHARD-CASABIANCA)

"Il n’avait jamais fait aussi chaud, aussi tôt dans l’année en France": Météo-France a confirmé lundi que le week-end du 6 et 7 avril avait été d'une chaleur "exceptionnelle" pour la saison avec plusieurs records battus de jour comme de nuit, nouvelle illustration du réchauffement climatique.

Samedi, l’indicateur thermique national (ITN, moyenne quotidienne de la température relevée dans 30 stations météorologiques représentatives du territoire) a atteint 17,6°C, jamais atteints aussi précocement depuis le 17 avril 2013.

De nouveaux records nationaux de chaleur et de douceur nocturne ont même été battus pour un mois d'avril: 33,9 degrés samedi à Navarrenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, tandis que Biarritz n'a pas connu moins de 22,5 degrés dans la nuit.

Au-delà de 20 degrés, on peut parler de "nuits tropicales". Selon les projections des climatologues de Météo-France, le réchauffement climatique va entraîner leur multiplication, empêchant les organismes exposés à la chaleur de récupérer.

Des records mensuels locaux ont également été battus samedi, malgré un ciel souvent voilé en raison de poussières de sable du Sahara, battant fréquemment des références enregistrées plutôt fin avril.

Cela a été le cas à Pau avec 32,0°C (contre 30,8°C le 30 avril 2005), Sallanches (30°C contre 29,6°C le 21 avril 2018) ou encore Tarbes (30,5°C contre 30,1°C le 30 avril 2005).

Dans plusieurs régions, "la chaleur n’était pas au niveau des records mensuels, mais s’est montrée précoce et inédite pour un début avril", souligne Météo-France, citant les exemples de Strasbourg (29°C) ou de Paris-Montsouris (24,4°C).

Cette chaleur a été causée par "une masse d’air exceptionnellement chaud pour cette période de l’année" qui "est remontée jusqu’au nord de la France, propulsée par la dépression Kathleen", explique l'organisme de prévisions national.

Elle s'est poursuivie lundi, dans une moindre mesure. En fin d'après-midi, aucun record n'avait été battu, a indiqué Météo-France à l'AFP, mais des "températures remarquables" ont été observées, comme à Marignane (26,4°C), Verdun en Ariège (30°C) ou Grenoble (29,8°C).

Le seuil de 25°C, qui caractérise un "jour de chaleur", est d'habitude atteint pour la première fois dans la saison "entre le 20 avril et le 10 mai" sur la moitié nord, selon Météo-France. Et la barre de 30°C, synonyme de "forte chaleur", "entre la mi-mai et la fin juin" sur l'ensemble de la métropole.

Observer ces seuils dès avril est rare, mais n'est pas du jamais-vu. Les 30°C ont été atteints ou approchés en mars 1990 dans le Sud-Ouest et près de la Méditerranée. Il y a 69 ans déjà, en 1955, les 25°C ont été dépassés dès le 25 mars à Paris comme dans l'Indre (28°C à Châteauroux).

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