Grippe aviaire : un morse tué par la maladie dans l’Arctique, une première pour ce mammifère

Un morse sur la banquise du nord Svalbard en Norvège
Wolfgang Kaehler / LightRocket via Getty Images Un morse sur la banquise du nord Svalbard en Norvège

GRIPPE AVIAIRE - Un morse retrouvé mort l’été dernier sur l’archipel norvégien du Svalbard dans l’Arctique a succombé à la grippe aviaire, a affirmé ce lundi 29 avril un chercheur norvégien, ce qui constitue le premier cas enregistré chez ce mammifère.

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Un échantillon prélevé sur le morse qui gisait sur l’île de Hopen a, après analyse dans un laboratoire allemand, permis d’établir que l’animal avait été contaminé par le virus, a déclaré à l’AFP Christian Lydersen, un chercheur à l’Institut polaire norvégien. « C’est la première fois que la grippe aviaire est enregistrée chez un morse », a-t-il insisté. L’échantillon recueilli était trop petit pour déterminer s’il s’agissait du sous-type H5N1 ou H5N8.

Une demi-douzaine de morses morts ont été signalés l’an dernier sur le Svalbard, situé à un gros millier de kilomètres du pôle Nord. « Il n’est pas improbable que certains d’entre eux aient aussi contracté la grippe aviaire », a noté Christian Lydersen.

Les morses, dont le poids peut atteindre jusqu’à deux tonnes, se nourrissent essentiellement de mollusques, de coquillages et de crustacés mais aussi, à l’occasion, d’oiseaux marins. Or, comme l’a expliqué au Guardian, Frank Wong, microbiologiste moléculaire, la grippe aviaire est un « virus adapté aux oiseaux ». Il est donc très probable que l’infection et la propagation de la maladie chez les mammifères soient dues à l’ingestion par des animaux d’oiseaux morts infectés.

Christian Lydersen a insisté sur l’importance de suivre l’évolution de la situation, les morses ayant tendance à se regrouper à mesure que la banquise commence à fondre à l’approche de la période estivale. Des risques de contamination pèsent aussi sur les ours polaires s’ils devaient se repaître de la carcasse d’un morse infecté, a souligné le chercheur.

L’épizootie de grippe aviaire refait des ravages depuis 2020. Elle a déjà provoqué la mort d’un ours polaire en Alaska, selon les autorités américaines, et des centaines de milliers de mammifères marins ont péri à cause de ce virus en Amérique du Sud, d’après le Comité scientifique sur la recherche antarctique.

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