Qui sont les juges de la Cour suprême qui ont voté la révocation du droit à l'avortement

Les neuf juges de la Cour suprême, le 23 avril 2021. (Photo: via Associated Press)
Les neuf juges de la Cour suprême, le 23 avril 2021. (Photo: via Associated Press)

Les neuf juges de la Cour suprême, le 23 avril 2021. (Photo: via Associated Press)

AVORTEMENT - Divisée sur l’avortement à l’image de la société américaine, la Cour suprême a décidé, ce vendredi 24 juin, de révoquer son arrêt “Roe v. Wade”, qui garantissait depuis 1973 le droit constitutionnel des Américaines à avorter. Désormais, chaque État est libre de faire son choix et une dizaine d’entre eux ont déjà interdit l’IVG.

Sur les neuf juges qui composent la plus haute juridiction américaine, cinq, dont trois juges nommés par Donald Trump durant son mandat, ont voté en faveur de la révocation de l’accès à l’avortement. La Constitution américaine prévoit que les neuf sages sont nommés à vie par le président et confirmés par la chambre haute du Congrès. Ils peuvent cependant quitter leur fonction.

Samuel A. Alito, Jr., 72 ans

Samuel Alito (Photo: via Associated Press)
Samuel Alito (Photo: via Associated Press)

Samuel Alito (Photo: via Associated Press)

Nommé par George W. Bush, le conservateur Samuel Alito a été officiellement élu à la Cour suprême en janvier 2006 en remplacement de la juge Sandra Day O’Connor, partie à la retraite.

Début mai, l’avant-projet d’une décision majoritaire remettant en cause l’arrêt “Roe versus Wade” qu’il avait rédigé avait fuité dans la presse, provoquant l’émoi aux États-Unis.

Amy Coney Barrett, 50 ans

Amy Coney Barrett (Photo: via Associated Press)
Amy Coney Barrett (Photo: via Associated Press)

Amy Coney Barrett (Photo: via Associated Press)

Nommée par Donald Trump, la fervente catholique Amy Coney Barrett siège à la Cour suprême depuis octobre 2020 en remplacement de la progressiste et militante engagée dans la lutte pour l’émancipation des femmes, Ruth Bader Ginsburg.

Amy Coney Barrett est l’une des figures de la droite religieuse américaine. Son arrivée à la Cour suprême a signé l’une des plus grandes victoires de Donald Trump et des conservateurs. Sa nomination fait ancrer durablement à droite la haute juridiction et désespérer le camp démocrate.

Neil M. Gorsuch, 54 ans

Neil Gorsuch (Photo: via Associated Press)
Neil Gorsuch (Photo: via Associated Press)

Neil Gorsuch (Photo: via Associated Press)

Neil Gorsuch est l’un des trois juges, avec Amy Coney Barrett et Brett Kavanaugh, a avoir été nommé par Donald Trump à la Cour suprême. Il y siège depuis 2017.

Brett M. Kavanaugh, 57 ans

Brett Kavanaugh (Photo: via Associated Press)
Brett Kavanaugh (Photo: via Associated Press)

Brett Kavanaugh (Photo: via Associated Press)

Choisi par Donald Trump pour remplacer Anthony Kennedy, parti à la retraite, Brett Kavanaugh y a été confirmé en 2018 malgré une accusation d’agression sexuelle le visant et pour laquelle il avait été auditionné par le Sénat américain.

Dans son argumentaire en faveur de la révocation de “Roe vs Wade”, Brett Kavanaugh affirme que la remise en cause du droit à l’avortement “ne menace pas” les autres droits. Mais la majorité de juges conservateurs à la Cour suprême fait redouter aux démocrates, à des juristes et à de nombreuses associations que d’autres droits, dont celui au mariage pour les personnes de même sexe, puissent être prochainement sur la sellette.

Clarence Thomas, 74 ans

Clarence Thomas (Photo: via Associated Press)
Clarence Thomas (Photo: via Associated Press)

Clarence Thomas (Photo: via Associated Press)

Nommé juge à la Cour suprême par le président Georges H.W. Bush en 1991, Clarence Thomas a estimé, dans un argumentaire personnel, vendredi que “dans de futurs dossiers” concernant, eux aussi, le respect de la vie privée, “nous devrions revoir toutes les jurisprudences”.

Il cite trois arrêts en particulier: “Griswold v. Connecticut” de 1965, qui consacre le droit à la contraception, “Lawrence v. Texas” de 2003, qui rend inconstitutionnelles les lois pénalisant les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Et, aussi, “Obergefell v. Hodges”, l’arrêt de 2015 protégeant le mariage pour tous au niveau des États-Unis, et qui reste une cible prioritaire de la droite religieuse.

Stephen Breyer, 83 ans

Stephen Breyer (Photo: via Associated Press)
Stephen Breyer (Photo: via Associated Press)

Stephen Breyer (Photo: via Associated Press)

Le juge progressiste a été nommé à la Cour suprême en 1994 par Bill Clinton. En janvier 2022, il fait part de sa décision de quitter la haute juridiction. Joe Biden nomme donc Ketanji Brown Jackson, 51 ans, première femme noire nommée à la Cour suprême. Mais sa prochaine arrivée à la Cour ne renversera pas le déséquilibre entre les conservateurs et les progressistes.

Elena Kagan, 62 ans

Elena Kagan (Photo: via Associated Press)
Elena Kagan (Photo: via Associated Press)

Elena Kagan (Photo: via Associated Press)

Juge de la Cour suprême depuis 2010, Elena Kagan a été nommée par Barack Obama.

Sonia Sotomayor, 68 ans

Sonia Sotomayor (Photo: via Associated Press)
Sonia Sotomayor (Photo: via Associated Press)

Sonia Sotomayor (Photo: via Associated Press)

La juge progressiste Sonia Sotomayor a été nommée à la Cour suprême par Barack Obama en 2009. Elle est la première personnalité hispanique à accéder à cette fonction.

John G. Roberts Jr, 67 ans

John G. Roberts Jr. (Photo: via Associated Press)
John G. Roberts Jr. (Photo: via Associated Press)

John G. Roberts Jr. (Photo: via Associated Press)

Actuel juge en chef de la Cour suprême (depuis 2018), il a été nommé en 2005 par George W. Bush. Décrit comme un ”équilibriste” par Le Monde en 2020, en raison de ses efforts pour contenir les assauts de Donald Trump, John Roberts Jr avait voté avec les juges libéraux pour annuler la fin du programme fédéral qui protège les “Dreamers”, des migrants sans papiers arrivés aux États-Unis durant leur enfance.

Il est aujourd’hui dit “isolé” et dépassé par les cinq juges conservateurs de la Cour suprême par le New York Times. Pour le journal américain, le 24 juin 2022 -jour de la révocation du droit à l’IVG- marque le jour où “il a perdu sa propre Cour”.

Vendredi, John Roberts a expliqué être d’accord en partie avec les juges conservateurs, mais a pris une décision séparée. Il a voté pour que la loi du Mississippi, qui interdit l’avortement après quinze semaines de grossesse, soit adoptée mais il a indiqué que la Cour suprême n’aurait pas dû se prononcer sur le fait que l’avortement était un droit fédéral ou non.

À voir également sur Le HuffPost: Les États-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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