Jugé pour corruption de mineurs, Jean-Marc Morandini plaide la "maladresse"

L'animateur de télévision Jean-Marc Morandini le 19 juillet 2016 durant une conférence de presse  - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP
L'animateur de télévision Jean-Marc Morandini le 19 juillet 2016 durant une conférence de presse - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

L'animateur télé Jean-Marc Morandini a plaidé lundi la "maladresse" ou "l'humour" pour tenter de justifier les messages à caractère sexuel échangés avec deux adolescents, qui lui valent de comparaître à Paris pour "corruption de mineurs".

Ponctués de smileys, de "lol" et "mdr", ces messages ont été envoyés à des jeunes de 15 ans - Romuald* en 2013 et Simon en 2015-2016 - et consistaient pour l'un à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander, pendant plusieurs mois, d'envoyer une photo de lui dénudé.

L'animateur comparaît également devant le tribunal correctionnel pour avoir, en 2009, fait passer un casting à un jeune de 16 ans pendant lequel il lui aurait demandé de se dénuder et de se masturber pour les besoins du remake d'un film.

L'animateur conteste tout délit

S'il reconnaît des "maladresses", "faux pas" et "imprudences", Jean-Marc Morandini, 57 ans, conteste tout délit à la barre. S'agissant des messages sur la masturbation échangés avec Romuald, alors fan de l'animateur, le prévenu défend des échanges "sans tabou". "Ce sont des échanges très ouverts parce que la sexualité, ce n'est pas tabou", dit-il.

Surtout, il affirme qu'il ignorait le jeune âge de son interlocuteur même si la présidente du tribunal lit un message dans lequel Romuald interrompt une conversation parce que sa "mère doit lui faire réciter son (cours d') histoire". Jean-Marc Morandini affirme surtout avoir cessé tout échange avec lui dès qu'il a appris son âge.

Pour une photo réclamée à un mineur, il plaide "une vanne lourde"

L'animateur doit, en revanche, admettre qu'il était informé de la minorité de Simon, un autre plaignant. Pendant plusieurs mois, Jean-Marc Morandini lui demandera en vain de lui envoyer une photo de lui dénudé.

"On est dans l'humour", tente-t-il de se défendre. "C'est une vanne qui est lourde, mais à aucun moment il n'y a d'intention sexuelle".

Venu la barre, le plaignant a un tout autre souvenir. "À aucun moment, ce n'était de l'humour. Je lui ai demandé d'arrêter", dit-il expliquant avoir rechigné toutefois à cesser les échanges avec l'animateur. "Je voulais travailler dans le milieu des médias, c'était la seule porte que j'avais pour pouvoir assister une émission", explique-t-il.

Il finira par envoyer une photo de pénis trouvée sur internet à Jean-Marc Morandini, qui cessera ensuite ses échanges. Fin des débats prévue en fin de journée.

*Les prénoms ont été modifiés

Article original publié sur BFMTV.com