Quand JR repeint l’une des prisons les plus dures au monde…

JR et les détenus de Tehachapi dans la cour qu'ils vont métamorphoser en œuvre d'art éphémère.  - Credit:Ciné-Tamaris / MK2
JR et les détenus de Tehachapi dans la cour qu'ils vont métamorphoser en œuvre d'art éphémère. - Credit:Ciné-Tamaris / MK2

On sait que JR, le Français spécialiste du street art, s'est mis au cinéma grâce à sa rencontre avec Agnès Varda. Tous deux, unis par le goût des œuvres bricolées et une capacité contagieuse à s'émerveiller, cosignèrent notamment Visages Villages (2017), une formidable et poétique déambulation dans les campagnes françaises. Mais en voyant Tehachapi – le nouveau documentaire de JR, qui sort en salle, et le premier qu'il signe sans la grande cinéaste, disparue en 2019 –, c'est plutôt à Jacques Demy que l'on pense…

Car ce qu'y fait JR, avec un groupe de détenus (pour la plupart derrière les barreaux depuis l'adolescence), c'est de repeindre le monde comme il l'entend. De cet acte artistique – qui se déroule non dans les rues de Rochefort ou de Cherbourg mais dans une prison en Californie – découle une métamorphose profonde qui affecte tous les participants.

« Au départ, raconte JR dans son atelier du 11e arrondissement parisien, ma naïveté était totale, je ne connaissais rien au monde des prisons de haute sécurité américaines ! » L'artiste répond à l'appel d'un ami d'ami, Scott Budnick, producteur de cinéma auquel on doit notamment Very Bad Trip (Todd Philips, 2009). Lequel mène depuis des années un travail remarquable auprès des prisonniers californiens visant notamment à défendre leurs droits derrière les barreaux et à leur éviter la récidive lorsqu'ils sortent (fait rare tant la perpétuité incompressible est répandue). Cet activiste a donc l'idée « vraiment [...] Lire la suite