"J'offre mon soutien le plus fervent au gouvernement": les adieux de Boris Johnson aux Britanniques

"J'offre mon soutien le plus fervent au gouvernement": les adieux de Boris Johnson aux Britanniques

Boris Johnson s'est adressé une dernière fois aux Britanniques en tant que Premier ministre depuis le perron du 10, Downing Street ce mardi. Il est en effet l'heure pour lui de tendre les clés de la résidence officielle londonienne à Liz Truss, son ex-ministre des Affaires étrangères et surtout sa successeure désignée lundi à la tête du Parti conservateur comme de l'exécutif. Il l'a d'ailleurs assurée de son "fervent" soutien, avant de quitter la capitale afin de s'envoler pour l'Ecosse et Balmoral où la passation de pouvoirs doit avoir lieu sous les yeux de la reine Elisabeth II.

Un soutien "à chaque étape"

Les fonctions de chef du gouvernement britannique de Boris Johnson prennent fin après trois ans de négociations autour du Brexit, de crises sanitaire, géopolitique et sociale et de scandales, liés notamment à sa gestion du Covid et à la légèreté supposée de son comportement personnel.

"J'offrirai à ce gouvernement mon soutien le plus fervent", a déclaré Boris Johnson devant le 10 Dowing Street, avant de prendre son avion pour l'Ecosse, où il va présenter officiellement sa démission à la monarque. "Je soutiendrai Liz Truss et son gouvernement à chaque étape", a-t-il encore développé. Il a encore remarqué que si son Jack Russell, Dylin, et Larry, le chat des lieux, "peuvent laisser derrière eux leur difficultés occasionnelles, le parti conservateur le peut aussi".

La fusée et Cincinnatus

Se faisant d'ailleurs plus personnel, Boris Johnson a lancé un "C'est fini, les amis" et s'est comparé à un propulseur de fusée "qui a rempli sa fonction et va à présent revenir doucement dans l'atmosphère et tomber de manière invisible dans quelque obscur coin du Pacifique". Une analogie à l'image de l'extravagant "BoJo", et d'autant plus étonnante dans le contexte des difficulté actuelles de la Nasa à projeter la mission Artemis vers les cieux.

Féru de culture classique - il avait ainsi pris un malin plaisir à citer Homère dans le texte sur la scène d'un festival littéraire à Melbourne en 2013 -, il a ensuite pioché son modèle de référence dans le répertoire romain: "Et comme Cincinnatus, je retourne à mon plan et j'offrirai à ce gouvernement le plus fervent soutien".

Là encore, le clin d'oeil n'a rien d'innocent car si Cincinnatus, incarnation de la vertu prêtée à la République romaine, est censé être revenu au labour de ses champs à la fin de son mandat de consul, il avait ensuite recouvré le pouvoir, devant les supplications des sénateurs. Rien n'indique que la Chambre des Communes éprouvera le même manque dans un avenir proche. Boris Johnson, quant à lui, s'apprête toutefois à retrouver le Parlement. Il devra cette fois s'asseoir sagement sur son siège de député Londres et non sur le banc réservé au gouvernement.

Article original publié sur BFMTV.com