JO Paris 2024 : Le docu « L’odyssée des Jeux olympiques » dévoile des moments historiques et oubliés des jeux

Le Hongrois Ervin Zádor avec le visage ensanglanté après avoir été frappé à l’arcade lors de la demi-finale de waterpolo entre la Hongrie et l’URSS aux Jeux olympiques de Melbourne en 1956.
Bettmann / Bettmann Archive Le Hongrois Ervin Zádor avec le visage ensanglanté après avoir été frappé à l’arcade lors de la demi-finale de waterpolo entre la Hongrie et l’URSS aux Jeux olympiques de Melbourne en 1956.

TÉLÉVISION - Des poings levés des athlètes afro-américains aux Jeux de Mexico en 1968 jusqu’aux stades amputés de leurs spectateurs à Tokyo en 2021, l’histoire olympique est remplie d’images qui ont fait le tour de la planète. Le documentaire L’odyssée des Jeux olympiques diffusé ce dimanche 30 juin à 21h sur France 5 expose (aussi) certains moments de l’olympisme restés dans l’ombre.

JO de Paris 2024 : la liste des 206 sportifs français d’ores et déjà qualifiés pour les Jeux olympiques

Les éditions des Jeux Olympiques résonnent bien souvent avec les événements mondiaux et historiques qui se déroulent en parallèle dans le monde. Et c’est ce qu’a voulu montrer le réalisateur Jean-Christophe Rosé dans son documentaire sorti en 2021 « en mêlant les trois fils de l’histoire des Jeux, des exploits d’athlètes d’exception et certains temps forts de la grande Histoire », indique-t-il dans le communiqué de presse.

Découvrez la bande-annonce ci-dessous :

Le HuffPost a sélectionné pour vous trois moments forts et pourtant souvent méconnus de l’histoire des JO, présentés dans L’odyssée des Jeux olympiques.

Les JO de Londres de 1948 et l’après-guerre

Trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Jeux sont organisés dans la capitale britannique pour célébrer la victoire des Alliés. Afin de favoriser la pratique sportive chez les victimes de la guerre, le neurochirurgien Ludwig Guttmann met en place une compétition parallèle : les « Jeux mondiaux des chaises roulantes et des amputés ». Les Jeux de Stoke Mandeville deviendront 12 ans plus tard, les Jeux paralympiques.

À la même période, les femmes commencent à s’affranchir de leur tutelle masculine. La Française Micheline Ostermeyer incarne cette émancipation. En plus d’être une pianiste reconnue, elle est repartie avec deux médailles d’or, une pour le lancer de poids et une autre pour le lancer de disque (sport qu’elle découvre seulement quelques semaines plus tôt). « La tête et les jambes telles que le baron [de Coubertin] les aurait à jamais rêvées s’il avait été moins misogyne », raconte Philippe Torreton, narrateur du documentaire.

La répression soviétique aux Jeux de Melbourne de 1956

Il n’est pas rare que les tensions géopolitiques s’invitent au cours de la quinzaine olympique et c’est exactement ce qu’il s’est passé lors des premiers Jeux olympiques de l’hémisphère sud. Le 4 novembre 1956, des chars de l’Armée rouge rentrent dans Budapest pour écraser une révolte hongroise contre l’emprise russe.

Un mois plus tard, un air de déjà-vu souffle sur l’Australie puisque la demi-finale masculine de waterpolo voit s’opposer la Hongrie et l’URSS. Mais le match est tellement tendu qu’il dégénère en règlement de comptes. Sous la surface, les joueurs soviétiques se transforment en boxeurs le temps d’un match. Le Hongrois Ervin Zádor sort de l’eau l’arcade ouverte et la joue ensanglantée. Cette blessure impressionnante bien que superficielle signera la fin du match et la disqualification de l’URSS.

À la fin des Jeux olympiques, les Hongrois sont confrontés à un dilemme. Une partie d’entre eux décident de rester en Australie et de demander l’asile politique, tandis que d’autres rentrent chez eux car ils redoutent de potentielles répercussions sur leur famille. Le « bain de sang de Melbourne », comme les journaux ont renommé l’évènement à l’époque, représente la répression soviétique envers les peuples qui désirent se libérer.

Le marathon de Rome en 1960

Alors que la décolonisation s’amorce un peu partout sur le globe, l’Éthiopien Abebe Bikila inscrit son nom dans l’histoire olympique. En remportant le marathon des Jeux de Rome, le coureur de fond devient le premier Africain noir à être champion olympique. En plus de cela, Abebe Bikila bat le record du monde de l’époque en courant les 42,195 kilomètres en 2 h 15 min 16 s et ... pieds nus. Habitué à courir sans baskets dans son pays, l’athlète a décidé de s’en passer à Rome pour éviter les ampoules.

Sa victoire en Italie est hautement symbolique. Le tracé de la course passe devant l’obélisque d’Axoum, volé sous les ordres de Mussolini, et se termine sous l’arc de Constantin. C’est de là, aux pieds de ce monument, qu’était partie l’armée italienne pour la conquête de l’Éthiopie en 1935. La deuxième place du podium est occupée par le Marocain Abdeslam Rhadi dont le pays participe pour la première fois aux Jeux olympiques depuis son indépendance en 1956.

Bien évidemment, le documentaire de Jean-Christophe Rosé traite aussi des moments iconiques qui ont eu lieu au cours du siècle passé. En 1936, à Berlin, l’afro-américain Jesse Owens empêche Adolf Hitler de faire la propagande de la supériorité de la « race aryenne » en remportant quatre médailles d’or en athlétisme. Des événements plus récents sont mis à l’honneur comme la domination du nageur Michael Phelps à Athènes en 2004 où la popularité globale du Jamaïcain Usain Bolt qui atteint son pic à Londres en 2012.

L’odyssée des Jeux olympiques est diffusé ce dimanche 30 juin à 21h05 sur France 5.

À voir aussi sur Le HuffPost :

JO de Paris 2024 : on a testé le restaurant du village olympique, « le plus grand du monde » cet été

Earvin Ngapeth appelle à voter aux législatives « contre le Rassemblement national »