JO de Paris 2024: 715 demandes d'accréditations écartées "pour de potentiels risques"

À quatre mois du début des Jeux olympiques de Paris 2024, 715 personnes, dont 10 fichées S, ont été écartées de l'événement "pour de potentiels risques", a annoncé jeudi 21 mars le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur X.

"Réunion de suivi des Jeux Olympiques: 150.816 enquêtes de sécurité ont été réalisées (relayeurs de la flamme, personnels de sécurité privée, prestataires, etc.). 715 personnes ont été ainsi écartées pour de potentiels risques dont 10 individus fichés S. Nous restons fermes et extrêmement vigilants", a-t-il indiqué. L'entourage du ministre a précisé que d'autres enquêtes restaient à mener.

Le 10 mars dernier, Gérald Darmanin avait indiqué dans les colonnes du JDD que "250 personnes" dont "6 fichés S" avaient été "écartés" du personnel de sécurité.

Une enquête de plusieurs mois

Depuis des mois, des enquêteurs-analystes épluchent en toute discrétion les centaines de milliers de demandes d'accréditation émanant du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), ou des préfectures impliquées dans le grand rendez-vous planétaire.

Leur objectif: s'assurer que celles et ceux qui sollicitent une autorisation ne constituent pas un risque pour la sécurité de l'événement, dans un contexte de menace terroriste "très élevée" en France.

"Il ne peut pas y avoir de délivrance d'accréditation du Cojo tant qu'il n'y a pas eu de résultat d'enquête de sécurité (...), c'est vraiment pour toute personne, sauf le spectateur", avait dit à l'AFP début mars Julien Dufour, chef du Service national des enquêtes administratives de sécurité (Sneas), chargé de cette mission pour les JO.

Au moins 45.000 volontaires mobilisés

En tête de la liste des accrédités, 10.500 sportifs sélectionnés pour les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), 4.400 pour les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre), leur staff (entraîneurs, soigneurs...) et quelque 26.000 journalistes.

Viennent ensuite jusqu'à 22.000 agents de sécurité privée et 45.000 volontaires, même si tous ne font pas l'objet d'une enquête de sécurité, obligatoire uniquement pour ceux qui ont accès à des zones protégées.

La première étape de la procédure d'enquête administrative de sécurité passe par un criblage, c'est-à-dire la consultation des différents fichiers de police et de renseignements (national ou supranational). Si aucun risque sécuritaire n'apparaît, le Sneas émet un avis sans objection qui équivaut à un feu vert.

À l'inverse, si le nom de la personne apparaît dans un de ces fichiers, un enquêteur-analyste évalue alors si les faits qui lui ont valu cette inscription, sont de nature à représenter une menace dans le cadre de sa mission lors des JO.

En fonction de l'évaluation, le Sneas peut rendre un avis d'incompatibilité - "motivé", insiste Julien Dufour - et la demande d'accréditation doit être refusée.

Article original publié sur BFMTV.com