Les jeux vidéo à gros budget risquent le game over
“On court droit dans le mur.” C’est le cri d’alerte poussé par un développeur de (créateur du jeu Cyberpunk 2077) dans un podcast du site spécialisé PC Gamer.
Avec d’autres game designers, également interrogés, il tire la sonnette d’alarme : l’avenir des jeux AAA, les productions à gros budget, semble compromis.
À titre d’exemple, le lancement d’un jeu de la franchise Call of Duty nécessiterait plus de 300 millions de dollars. Cette somme peut monter jusqu’à 1 milliard de dollars avec les frais de communication, relaie le média consacré aux jeux vidéo IGN.
Dans ce contexte, les studios n’ont pas le droit à l’erreur.
Cyberpunk 2077 est un cas d’école. Après le succès de The Witcher 3, en 2015, le studio polonais CD Projekt annonce un ambitieux action-RPG dystopique dans un monde ouvert.
Mais le lancement de Cyberpunk 2077 suit un chemin tortueux. Annoncée en 2012, sa sortie a été retardée de plusieurs années, explique le site spécialisé CBR.
CD Projekt justifie les nombreux reports par “de nombreux problèmes” à régler, relate The New York Times.
En 2020, après neuf ans de développement, le jeu paraît enfin. Avec 8 millions de précommandes, les attentes du public sont fortes, rapporte The New York Times.
Mais les joueurs notent rapidement de nombreux problèmes techniques. Cyberpunk 2077 est tout simplement “injouable”.
Amélioré avec des patchs, il finira par devenir un immense succès économique, relaie Game Rant.
Lorsqu’un triple A pâtit de problèmes à sa sortie, comme Cyberpunk 2077, les entreprises ne peuvent que s’acharner à le sauver. Car certains jeux se révèlent “trop grands pour être des échecs”, juge le site spécialisé Kotaku.
C’est ce qui explique l’absence de prise de risque et le fait que les studios se reposent sur les grosses licences, comme Fifa et Call of Duty, note CBR.
D’autant que la production a explosé et qu’aujourd’hui les studios doivent se battre pour attirer l’attention des joueurs. Seuls 20 % reviennent à un jeu après l’avoir essayé une première fois, souligne Polygon.