Jeune tué par un tir de police à Cherbourg : la policière soupçonnée du tir mise en examen pour homicide volontaire

Photo d’illustration d’une voiture de la police française.
SOPA Images / SOPA Images/LightRocket via Gett Photo d’illustration d’une voiture de la police française.

JUSTICE - Une balle dans la poitrine. Au surlendemain du contrôle de police qui a tué un jeune homme de 19 ans à Cherbourg dans la Manche, la policière soupçonnée du tir a été mise en examen pour homicide volontaire, a annoncé dans la soirée mardi 11 juin le parquet de Coutances.

« La fonctionnaire de police a été placée sous contrôle judiciaire strict » qui lui interdit notamment de se rendre à Cherbourg, d’exercer l’activité de policière et lui impose de se soumettre à des mesures d’examen, de traitement ou de soins, de ne pas détenir ou porter une arme, a ajouté dans un communiqué le procureur de la République à Coutances Gauthier Poupeau.

De son côté, la mère du jeune homme a porté plainte pour homicide volontaire par l’intermédiaire de son avocat, Maître Yassine Bouzrou, notent Le Parisien et France Bleu Cotentin.

Les faits en question remontent à la soirée de dimanche, lorsqu’un équipage de trois policiers a tenté de contrôler un véhicule roulant à une vitesse excessive à Cherbourg-en-Cotentin. Or le conducteur n’a « pas obtempéré aux sommations » et a poursuivi sa route, selon le procureur cherbourgeois Pierre-Yves Marot qui s’est dessaisi au profit du pôle de l’instruction de Coutances.

Le jeune homme prend la fuite, sous les tirs de police

Un peu plus loin, un second équipage de police a forcé le conducteur a s’arrêter. Les trois occupants du véhicule ont alors pris la fuite à pied. L’un est parvenu à s’échapper, un autre a été arrêté et placé en garde à vue pour recel, le véhicule étant signalé comme volé selon le parquet de Cherbourg.

« Le troisième individu, un jeune homme âgé de 19 ans originaire de Cherbourg-en-Cotentin, s’est trouvé face à deux des policiers du deuxième équipage et a bousculé volontairement l’un d’eux en prenant la fuite », avait précisé Pierre-Yves Marot.

« Le fonctionnaire a alors utilisé un pistolet à impulsion électrique » alors qu’un « autre agent faisait usage de son arme à feu, le touchant mortellement au niveau de la poitrine », selon le parquet de Cherbourg.

La justice doit « déterminer les circonstances exactes »

À l’issue de la mesure de garde à vue de la policière, celle-ci a été « présentée à un juge d’instruction et mise en examen du chef d’homicide volontaire », a indiqué le procureur de Coutances. « Les investigations se poursuivent, sur commission rogatoire confiée à l’IGPN, sous l’autorité du juge d’instruction. Elles permettront de déterminer les circonstances exactes du déroulement des faits », a-t-il conclu.

La mort du jeune homme a entraîné une série de « violences urbaines » à Cherbourg, selon un tweet de la préfecture de la Manche. Plusieurs arrêtés ont été pris pour interdire le transport et la vente de feux d’artifice et de carburant en récipient transportable ou pour « l’autorisation de la captation d’images des caméras des aéronefs », précise le préfet dans ce message.

Une marche blanche est organisée par les proches du jeune homme ce mercredi à 14 heures. Une cagnotte a aussi été lancée spontanément pour « aider la famille dans cette difficile épreuve », elle compte déjà plus de 5 000 euros.

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