Jean-Eric Ougier. Tout feu, tout flamme

Paris le 11/07/2013 Jean-Eric Ougier, maître artificier, concepteur pour la 5eme fois du feu d'artifice du 14 juillet. -0786 COMMANDE N°2013

Concepteur pour la cinquième fois du feu du 14-Juillet à Paris, ce maître artificier très coté est un jubilant, qui en appelle au rêve.

(Photo Audoin Desforges)

Bermuda, tee-shirt, casquette, lunettes de soleil : il a tellement tout du touriste, ou alors du chef scout, que le vigile se fait sourcilleux, rechigne à libérer le passage. Lui, affable-ferme : «Je suis le responsable du feu d’artifice.» On est le mardi 9 juillet, nous voilà dans les jardins du Trocadéro, face à la tour Eiffel. On y a accédé par un détour inhabituel : l’espace est inaccessible au public depuis la veille, gardé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et pour cause. Jaunes, très précisément alignées et étiquetées, des dizaines de batteries de «mortiers» pleins de «bombes» composent un drôle de champ de jonquilles, on aperçoit les mèches, on sent la poudre (3,5 tonnes au total). L’idée nous traverse que cet homme, s’il le voulait, aurait la capacité de tout faire péter alentour : il confirme sans fanfaronner, «le risque m’a toujours terrorisé». Jean-Eric Ougier pourrait pourtant plastronner. Il est l’un des maîtres artificiers les plus cotés du moment et il sera dimanche à 23 heures, pour la deuxième année d’affilée et la cinquième fois de sa carrière, le roi de la place. De Paris (700 000 spectateurs) voire au-delà : le feu qu’il a conçu pour le 14-Juillet sera retransmis en direct à la télévision.

Tout cela est-il bien raisonnable, cette pétarade bling-bling à l’heure de la rigueur, ce feu d’artifesses réputé populo et œcuménique en pleine phase d’affirmation des chapelles ? Tel le bal afférent, ne perdure-t-il pas par reconduction tacite de la tradition, et Ougier de surfer opportunément sur l’aimable vague ? Disons-le tout net : nos réserves pinailleuses ont été ratatinées par un rouleau compresseur d’enthousiasme et de conviction. Pour reprendre la terminologie pyrotechnique, cet homme est une cascade (verbale), une fontaine (d’anecdotes), une girandole (d’énergie). Lucide, il nous (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Erika et Marie Hélène - Clichy Plage
Quiz : le centre Pompidou à pleins tubes
«Mâle occidental contemporain», épisodes 1 à 4
Rigoletto, lampiste aux étoiles
Ce week-end au cinéma : les films à voir... ou à éviter