Jean Castex confirmé à la RATP, Luc Rémont à EDF

French Prime Minister Jean Castex goes through a subway gate at Pont Cardinet metro station as part of the inauguration of the extension of the metro line number 14, in Paris on December 14, 2020. (Photo by Alain JOCARD / AFP)
ALAIN JOCARD / AFP French Prime Minister Jean Castex goes through a subway gate at Pont Cardinet metro station as part of the inauguration of the extension of the metro line number 14, in Paris on December 14, 2020. (Photo by Alain JOCARD / AFP)

POLITIQUE - C’est acté pour Jean Castex : l’ancien Premier ministre a été nommé ce mercredi 23 novembre en Conseil des ministres à la tête de la RATP pour prendre la succession de Catherine Guillouard, démissionnaire fin septembre.

Il aura la lourde tâche de rétablir un service très largement dégradé depuis cet été en raison d’un climat social conflictuel au sein de l’entreprise et de difficultés d’exploitation liées à une pénurie de personnel, le tout dans la perspective des Jeux olympiques 2024.

D’un autre côté, la nomination de Luc Rémont comme nouveau PDG du géant de l’électricité français EDF, que l’État est en passe de renationaliser à 100 %, a également été officialisée ce mercredi par le gouvernement, selon le compte-rendu du Conseil des ministres.

Les promesses de Jean Castex

Jean Castex avait promis lors de ses auditions à l’Assemblée nationale et au Sénat vouloir revenir aux fondamentaux de la RATP. « Le cœur de métier, c’est de répondre aux attentes des usagers », avait-il soutenu, promettant d’accroître la présence humaine au contact des voyageurs.

Le nouveau patron de la Régie souhaite également concentrer son action sur la région francilienne et moins sur les filiales, qui se sont fortement développées ces dernières années hors d’Île-de-France et à l’étranger. « La diversification des activités est importante, elle fait sens, mais en aucune manière elle ne doit nous détourner de notre mission première et fondamentale », avait-il remarqué.

Jean Castex a promis d’ouvrir des négociations salariales dès son arrivée afin de ramener de la sérénité au sein des équipes. Une grève a notamment paralysé le métro le 10 novembre dernier et des grèves perlées perturbent grandement le réseau de bus mais aussi les ateliers de maintenance du RER et du métro. Autant d’évènements qui, couplés à la hausse de l’absentéisme et aux difficultés de recrutement, désorganisent fortement le réseau.

Castex attendu au tournant par Pécresse

Autre mission importante pour Jean Castex : rétablir une relation sereine avec l’autorité organisatrice des transports présidée par Valérie Pécresse, IDFM. « J’attends de lui qu’il rétablisse la confiance en interne mais aussi avec ses partenaires », a souligné la présidente de région mercredi lors d’une visite au poste de commandement national de la sûreté de la SNCF.

« Aujourd’hui, malheureusement 25 % du service de bus n’est pas fait et 10 % du service des métros, il y a un gros problème de climat social qu’il va falloir résoudre », a insisté Valérie Pécresse, reconnaissant que Jean Castex prenait « un poste délicat ».

Jean Castex était depuis le 18 août président de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afit). Il a occupé le poste de Premier ministre d’Emmanuel Macron du 3 juillet 2020 jusqu’au 16 mai 2022.

Luc Rémont, de Bercy à EDF

Du côté d’EDF, la nomination de Luc Rémont, polytechnicien de 53 ans, cumulant l’expérience des cabinets ministériels avec un passage par la banque d’affaires Bank of America Merill Lynch puis par Schneider Electric, avait été annoncée par l’Élysée le 29 septembre et validée par le Parlement le 26 octobre.

Il succède à Jean-Bernard Lévy, 67 ans, aux manettes d’EDF depuis 2014 et qui s’en va avant d’avoir atteint la limite d’âge. Son départ anticipé avait été annoncé cet été en même temps que le prochain retour d’EDF dans le giron des entreprises détenues à 100 % par l’État.

Militaire de réserve et père de quatre enfants, Luc Rémont a démarré sa carrière en 1993 à la Direction Générale de l’Armement, avant de rejoindre le Trésor, puis les cabinets de Francis Mer, Nicolas Sarkozy, Hervé Gaymard et Thierry Breton, notent Les Échos.

Il a travaillé avec tous les ministres de l’Économie du second quinquennat de Jacques Chirac, de 2002 à 2007, avant de rejoindre le privé. D’abord en tant que banquier chez Bank of America Merrill Lynch en 2007 puis dans l’industrie chez Schneider Electric à partir de 2014.

Ironie de l’histoire, il a notamment participé au pilotage des privatisations d’ADP, d’Areva et d’EDF dont il doit donc désormais conduire la nationalisation.

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