Les Japonaises n’ont jamais été si nombreuses à travailler

Fini le temps où seul l’homme japonais travaillait pour nourrir sa femme et ses enfants, qui, eux, restaient à la maison. Selon des données publiées par le ministère des Affaires intérieures japonais le 21 juillet, le taux d’emploi des Japonaises entre 25 et 39 ans a atteint 81,5 % en 2022. “C’est la première fois que ce chiffre dépasse le seuil des 80 %”, rapporte le journal économique Nihon Keizai Shimbun.

Le quotidien voit surtout d’un bon œil l’amélioration de la “courbe en M”. Ce terme spécifique désigne la période d’interruption de la carrière des femmes entre 25 et 39 ans pour s’occuper de leurs enfants avant de reprendre le travail plus tard. Ce phénomène prend la forme d’un M courbe sur le graphique du taux d’emploi en fonction de l’âge.

Dans la tranche d’âge des 25-39 ans, le taux des femmes ayant un emploi s’est accru de 5,8 %” par rapport à 2017, analyse le journal, en ajoutant que plus de 140 000 Japonaises ont néanmoins dû quitter leur poste afin de se consacrer à l’éducation de leur progéniture entre 2021 et 2022.

L’inégalité sexuelle au travail

Du moins au niveau statistique, “le taux d’emploi des femmes est désormais l’un des plus élevé parmi les pays du G7”, continue Nihon Keizai Shimbun. En 2022, le taux d’activité des Japonaises de 15 à 64 ans a atteint 74,3 %, chiffre élevé comparé à des pays comme la France (70,7 %) ou les États-Unis (69 %), selon des données de l’OCDE citées par le journal.

“Le Japon comble la baisse de la population active [entraînée par la chute démographique] par l’emploi des femmes et des seniors, et le taux pourrait dépasser les 80 %, comme dans les pays scandinaves”, analyse Takao Komine, professeur à l’université Taisho interrogé par le titre.

Cependant, signe des inégalités femmes-hommes qui persistent dans le pays, les femmes sont plus que deux fois plus nombreuses que les hommes à être en contrat précaire (CDD, intérim, petit boulot, etc.). Selon les statistiques gouvernementales, 53 % des femmes ayant un emploi étaient dans cette situation, tandis que le taux n’était que de 22,1 % pour les hommes.

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