Japon: l'audience du meurtrier présumé de Shinzo Abe annulée après la découverte d'un objet suspect

Près d'un an après le meurtre de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, la première audience n'a pas eu lieu. Ce lundi 12 juin, une audience préliminaire au procès de Tetsuya Yamagami, l'homme accusé du meurtre, a été annulée après la découverte d'un objet suspect au tribunal, comme l'ont rapporté des médias locaux.

C'est au sein du tribunal de Nara dans l'Ouest de l'archipel que devait se tenir la séance. Des images de la télévision nippone NHK ont montré des groupes de personnes rassemblées à l'extérieur du bâtiment évacué. En cause: une boîte en carton rectangulaire d'environ 33 centimètres, enveloppée de ruban adhésif, qui a fait sonner les détecteurs de métaux.

À la suite de cette interruption, le calendrier judiciaire n'est, pour l'heure, pas connu. L'homme de 42 ans a été inculpé en janvier pour "meurtre et violation de la loi" sur le contrôle des armes et risque la peine de mort s'il est jugé coupable. Au terme d'une longue expertise psychiatrique, il avait finalement été apte à être jugé.

Un meurtre lié à la secte Moon

Pour rappel, c'est le 8 juillet 2022 que les faits se sont déroulés, laissant les Japonais sous le choc. Alors que l'ancien dirigeant était à un meeting politique, l'homme a été touché par plusieurs balles et est décédé de ses blessures, trop graves, malgré les efforts des secours.

Le meurtrier présumé dit avoir visé Shinzo Abe en raison de ses liens avec la secte Moon, aussi connue sous le nom d'Église de l'Unification. Le suspect en voulait à ce groupe, auquel sa mère aurait fait des dons très importants par le passé, menant leur famille à la ruine.

L'ancien dirigeant n'était pas membre de l'Église de l'Unification, mais il avait notamment participé en 2021 à un colloque organisé par un groupe affilié à cette secte, comme d'autres personnalités politiques dont l'ancien président américain Donald Trump.
Le meurtre d'Abe a provoqué des révélations en série sur les liens de ce groupe religieux avec de nombreux élus japonais, contribuant à faire chuter la cote de popularité du gouvernement de l'actuel Premier ministre Fumio Kishida, président du Parti libéral démocrate (PLD, droite conservatrice) comme Abe avant lui.

Dispositif de sécurité en question

Le décès de l'ancien Premier ministre a aussi entraîné une remise en question des dispositifs de sécurité dans l'archipel, et notamment un examen approfondi de la manière dont sont protégées les personnalités politiques. Le chef de la police nationale japonaise avait démissionné après avoir reconnu des "défaillances" dans la protection de l'ancien chef de gouvernement. Mais en avril dernier, une onde de choc a de nouveau parcouru le pays quand l'actuel Premier ministre Fumio Kishida a été la cible d'un jet d'engin explosif, également lors d'un événement de campagne électorale dans l'ouest du Japon. Deux personnes avaient été légèrement blessées et Fumio Kishida s'en était sorti indemne.

Article original publié sur BFMTV.com