"J'ai été déportée car l’extrême droite était au pouvoir": une rescapée d’Auschwitz critique Serge Klarsfeld

De l’incompréhension et de la déception. Ginette Kolinka, survivante de la Shoah, n’a pas apprécié les propos de Serge Klarsfeld. Elle a réagi ce mercredi 19 juin à l’historien et avocat, qui a affirmé à LCI samedi soir qu'il voterait Rassemblement National en cas de duel avec la gauche lors des élections législatives. Pour cette figure de l'anti-nazisme, le parti d'extrême droite a "fait sa mue et soutient les juifs".

Ginette Kolinka n'est pas du même avis. "Peut-être qu'ils le font en parole pour avoir les voix de notre corporation mais une fois qu'il aura les voix, qu'est-ce qu'il fera?", a questionné la femme de 99 ans au micro de France Info. "Quand tu vois Klarsfeld qui se met d'accord avec eux, là tu te dis qu'il y a quelque chose qui ne va plus. Si même les juifs se mettent du côté de l'extrême droite, on n'en finira jamais".

"Si j'ai été déportée, c'est parce que l'extrême droite était au pouvoir", a rappelé la rescapée du camp d'Auschwitz-Birkenau à C à Vous. Ce camps d'extermination utilisait des chambres à gaz qualifiées "de point de détail dans l'histoire de la deuxième guerre mondiale", par Jean-Marie Le Pen en 1987 alors président du Front National (ancien Rassemblement National).

"Tout ce qui est extrême est dangereux", a insisté Ginette Kolinka. "Il (Serge Klarsfeld) a fait énormément pour la société juive alors il ne faut pas l'oublier. Mais ça ne m'empêche pas de le critiquer".

"Je voterais pour le Rassemblement national parce que (...) l'axe de ma vie, c'est la défense de la mémoire juive, la défense des juifs persécutés, la défense d'Israël et que je suis confronté à une extrême gauche qui est sous l'emprise de la France insoumise avec des relents antisémites et un violent antisionisme", avait justifié le "chasseur de nazis".

Article original publié sur BFMTV.com