Jack Lang : « Quand je prononce Badinter, c’est liberté qui sort de ma bouche ! »

Robert Badinter au centre pénitentiaire de La Santé, à Paris, le 12 avril 2019.  - Credit:Nicolas Messyasz/Sipa
Robert Badinter au centre pénitentiaire de La Santé, à Paris, le 12 avril 2019. - Credit:Nicolas Messyasz/Sipa

Ancien ministre de la Justice, Robert Badinter est décédé dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 février, à l'âge de 95 ans. Juriste et essayiste, il avait notamment soutenu l'abolition de la peine de mort au Parlement en 1981, alors qu'il était garde des Sceaux sous la présidence de François Mitterrand. Jack Lang, nommé ministre de la Culture la même année, a partagé ses années avec cet ami, ce « complice ». Il se souvient pour Le Point :

« Badinter, c'était une statue, un pilier, une conscience. Avec son départ ce matin, c'est un chemin, une traversée, un long voyage qui s'interrompt. Enfin pas tout à fait, car son sillage reste là, et sans doute pour longtemps. Je me souviens de mes premières rencontres avec lui. Nous étions dans les années 1978-1979, il planchait sur une “charte des libertés”. L'idée consistait à réfléchir aux libertés publiques. Ce n'était pas pour faire de la petite politique. Il avait réuni Régis Debray, Jean-Denis Bredin, Emmanuel Leroy-Ladurie qui n'était pas franchement à gauche et moi-même, alors professeur de droit. Tous les dimanches, nous venions réfléchir chez lui autour de valeurs. Nous confrontions nos idées. Il était éblouissant.

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