En Italie, un homme blessé durant le réveillon par le pistolet d’un député proche de Meloni

INTERNATIONAL - Un coup de feu pendant le nouvel an. En Italie, le député Emanuele Pozzolo, membre du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, de la Première ministre Giorgia Meloni, se retrouve ce mardi 2 janvier au cœur d’une polémique bien embarrassante. Pour le réveillon du nouvel an de 2024, l’élu a en effet emporté avec lui son arme à feu, qui a fini par faire un blessé.

La scène s’est déroulée à 70 km de Turin, lors d’une fête organisée dans les locaux d’une association culturelle de Rosazza, un hameau d’une centaine d’habitants. Emanuele Pozzolo reconnaît y avoir apporté son mini-pistolet de calibre 22, mais nie être responsable du tir qui a blessé un homme de 31 ans à la jambe. « Je confirme que le coup est parti accidentellement d’un pistolet en règle m’appartenant mais ce n’est pas moi qui ai tiré », a-t-il déclaré dans un communiqué cité par le quotidien de gauche La Repubblica.

Refus d’un dépistage de poudre

Pourtant, le déroulé des faits fait l’objet d’une enquête, et tout n’a pas encore été tiré au clair. Dans un premier temps, Emanuele Pozzolo aurait affirmé aux enquêteurs arrivés sur place qu’il n’avait passé le réveillon à Rosazza, mais avec sa famille dans la ville voisine de Campiglia Cervo. Lorsqu’il s’est ensuite rendu à la fête il était plus d’une heure et demie du matin. Il a déclaré avoir « sorti l’arme pour la montrer quand un coup est parti », selon La Repubblica.

L’arme a été saisie dans la nuit du 1er janvier, lors de l’arrivée des policiers, selon l’agence de presse italienne Ansa. Dans la foulée, l’élu a été soumis à un test de dépistage pour voir s’il avait des traces de poudre sur lui, signe qu’il serait l’auteur du tir. Le prélèvement a été effectué sur les deux mains, la veste, la polaire et le jean qu’il portait. Mais ce dernier a fait valoir son immunité parlementaire pour ne pas remettre ses vêtements aux autorités.

Indignation politique du côté de l’opposition

Les partis d’opposition n’ont pas manqué de stigmatiser le comportement irresponsable du député, dont le parti a proposé en décembre d’abaisser à 16 ans l’âge minimum pour obtenir le permis de port d’armes de chasse. En Italie, la détention d’armes est strictement réglementée par un permis de port d’armes. Les permis de chasse et de tir sportif en limitent le port au champ de tir et au terrain de chasse, et seul le permis délivré pour la défense personnelle permet de le porter partout sur soi.

« Nous ne pouvions pas imaginer que la passion pour les armes du parti de Giorgia Meloni était telle que les députés les apportent chargées aux fêtes du Nouvel An », a dénoncé la cheffe du Parti démocrate (PD, gauche) Elly Schlein, appelant la Première ministre à prendre « des mesures contre Pozzolo ». Même indignation chez l’ex-Premier ministre centriste Matteo Renzi : « Pourquoi apporter des armes à une fête du Nouvel An en présence de députés et membres du gouvernement ? La classe dirigeante de Meloni n’en est pas une : ils sont inadaptés, incapables, imprésentables. Et dangereux », a-t-il écrit sur X.

Emanuele Pozzolo, opposé aux vaccins et passeports sanitaires durant la pandémie de Covid, a aussi été accusé par le passé de tenir des propos sexistes et discriminatoires. Ni Giorgia Meloni ni Fratelli d’Italia n’ont réagi officiellement à ce stade.

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