Israël, sécurité des JO, grèves... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron à 100 jours des Jeux

Durant les Jeux olympiques, Emmanuel Macron veut "montrer le plus beau visage de la France". Le président de la République a accordé une interview exceptionnelle à RMC-BFMTV ce lundi 15 avril, au cours de laquelle il a abordé les nombreux défis qui pavent les 100 jours menant aux festivités sportives. Contexte international, menace terroriste... Voici ce qu'il faut retenir de cet entretien.

• Israël-Iran: Macron veut "tout faire pour éviter l'embrasement"

Le président de la République a, pour la première fois, commenté l'attaque "inédite" de l'Iran contre Israël survenue dans la nuit de samedi à dimanche. Il appelle à "tout faire pour éviter l'embrasement", ce qui passe par deux leviers d'action. Emmanuel Macron souhaite d'une part "convaincre Israël" de ne pas entrer dans une escalade, tout en "isolant" l'Iran.

Le chef de l'État a d'ailleurs confirmé une intervention de la France à la demande de la Jordanie pour procéder à des "interceptions" de missiles. Dimanche, le porte-parole de l'armée israélienne avait noté la "contribution importante" française dans la protection d'Israël face l'attaque de Téhéran.

Dans cette situation "très instable", Emmanuel Macron espère "retrouver un chemin de paix" grâce aux partenaires de la région, dont la France. Il a d'ailleurs rappelé la position de la France dans le conflit entre Israël et le Hamas, Paris plaidant pour un "cessez-le-feu" à Gaza qui mènerait vers une paix durable et une libération des otages.

• Ukraine, Gaza... Vers une "trêve olympique"?

Emmanuel Macron garde l'espoir d'une "trêve olympique" durant les Jeux. Elle a pour objectif de cesser les combats durant les divers conflits en cours: Ukraine, Gaza, Soudan...

"On va œuvrer à la trêve olympique", assure le présidant, annonçant qu'il va "demander" au président chinois Xi Jinping qu'il doit rencontrer de "l'aider" sur ce sujet.

Emmanuel Macron ne désespère pas de voir les combats s'arrêter sur les différents fronts durant la durée des différentes épreuves et cherche à "engager beaucoup de nos partenaires" dans cet objectif.

• Terrorisme: Macron promet des "plans B" et évoque des moyens de sécurité "considérables"

Emmanuel Macron comprend les craintes de certains Français face au risque terroriste qui peut peser sur les Jeux olympiques, alors que le pays est actuellement en alerte "urgence attentat", moins d'un an après l'attentat d'Arras et quelques semaines après un attentat déjoué à Strasbourg.

Le président reconnaît que l'un des objectifs des terroristes est de "nous empêcher de rêver", mais promet de "cribler" tous les touristes et visiteurs pour s'assurer de la sécurité des cérémonies et des épreuves.

"Les forces de l'ordre sont mobilisées à un niveau exceptionnel", assure le président qui évoque des moyens "considérables" dans la sécurité des Jeux olympiques et paralympiques.

"S'il y a un endroit où votre fils sera en sécurité, c'est là", a d'ailleurs lancé Emmanuel Macron à une auditrice de RMC, inquiète de voir son fils assister à la cérémonie d'ouverture. "C'est une fois tous les 100 ans les JO!"

Malgré tout, dans l'éventualité où des menaces pèseraient sur les cérémonies d'ouverture et de fermeture, Emmanuel Macron assure que des "plans B" voire des "plans C" sont dans les cartons, comme des festivités "limitées au Trocadéro".

• Emmanuel Macron garde le cap d'une "nation sportive"

"Vertus sanitaires" post-Covid, "valeurs"... Le président de la République réfute l'idée selon laquelle la volonté de faire de la France une "nation sportive" serait un échec, comme l'a sous-entendu une enseignante et auditrice de RMC. De son côté, il admet plutôt un "retard".

Le chef de l'État assure que la pratique sportive est au cœur de sa politique, il évoque notamment les 30 minutes de sport obligatoires à l'école, même s'il reconnaît que certains professeurs ou établissements "jouent le jeu" d'une manière plus ou moins rigoureuse.

Emmanuel Macron espère ainsi remettre la pratique sportive "au cœur du projet de la nation" pour transmettre les valeurs véhiculées, le "respect", la "tolérance" et la "confiance en soi".

Outre le sport à un niveau particulier, le président de la République a tenu à souligner que la nation a porté "de grands athlètes" et a réaffirmé son objectif de placer le pays dans le "top 5" au classement des médailles pendant la compétition.

• Le président porteur de la flamme olympique? "Ce n'est pas forcément ma place"

Emmanuel Macron sera-t-il l'un des porteurs de la flamme olympique lors de son immense relais jusqu'à Paris? Il explique ce lundi qu'il n'est à ce stade "pas prévu" qu'il tienne le flambeau. "On verra si quelqu'un m'invite à la porter", a-t-il toutefois glissé.

"Je serai un spectateur émerveillé", a-t-il toutefois affirmé, assurant qu'il serait à Marseille le 8 mai lors de son arrivée sur le sol de la métropole.

• Transports en commun et accessibilité, la France n'est "pas totalement à la hauteur de ces rendez-vous"

Les personnes à mobilité réduite pourront-elles facilement circuler dans l'Île-de-France pendant les Jeux olympiques et Paralympiques? Emmanuel Macron reconnaît des ratés dans les transports en commun.

"On n'est pas totalement à la hauteur de nos rendez-vous", a-t-il admis au micro de RMC-BFMTV.

Il explique que le réseau de transports en commun a "une force et des faiblesses". La force du réseau francilien, "le métro le plus dense au monde". Mais sa faiblesse: il s'agit de l'un "des plus anciens". Selon lui, la mise en conformité du réseau pour l'accès aux PMR est un cap coûteux, "plusieurs milliards d'euros".

"100% des sites de compétition seront desservis par les transports publics et accessibles pour les personnes en situation de handicap" avait pour sa part assuré Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des JO, le 10 avril dernier.

• La qualité de la Seine et la Marne, "l'un des plus gros héritages des Jeux"

Emmanuel Macron ira-t-il bien se baigner dans la Seine comme il l'a promis? Le président ne se débine pas. Il promet une nouvelle fois ce lundi de se baigner dans ce fleuve, sans toutefois dire quand. C'est la maire de la ville de Paris, Anne Hidalgo qui avait lancé ce défi au chef de l'État, auquel il avait répondu "et comment ouais!"

Des doutes sur la qualité de l'eau sur le plan sanitaire restent cependant forts. Des relevés faits en septembre 2023 par l'ONG Surfrider Fondation montraient la présence de nombreuses bactéries dans les eaux à des seuils "deux à trois fois au-dessus des normes minimum impératives pour une pratique saine des athlètes".

Mais le président de la République assure que l'amélioration de la qualité de l'eau de la Seine et de la Marne sera "l'un des plus gros héritages des Jeux".

• Une grève pendant les Jeux? Les syndicats appelés à une "trêve olympique"

Interrogé sur la perspective d'une grève de la fonction publique après le préavis de grève déposé par la CGT pendant la période des JO, Emmanuel Macron dit faire "confiance" aux acteurs. "Oui à la trêve olympique", a simplement commenté le président. Le chef de l'État a promis des Jeux "exemplaires sur le plan du droit du travail".

• Des réactions "franchement racistes" à l'annonce de la présence d'Aya Nakamura

Le président de la République a confirmé la venue envisagée d'Aya Nakamura lors d'une des cérémonies d'ouverture des Jeux, sans en dire davantage sur les autres artistes invités.

"J’espère qu’Aya Nakamura, si c’est le choix de Thomas Jolly (directeur artistique des cérémonies de Paris 2024), et qu'elle l’accepte et le veut, fera à la fin partie de la liste car elle fait partie des grandes artistes françaises", a mis en avant le président.

Il a regretté des réactions "franchement racistes" à l'encontre de la chanteuse après les rumeurs de sa venue. Plusieurs personnalités politiques notamment à l'extrême droite ont marqué leur opposition à sa prestation.

Un sondage Elabe pour BFMTV du 13 mars montrait que 49% des Français jugeaient la prestation de la chanteuse être une "mauvaise idée", tandis que 21% y voyaient une "bonne idée". Le tiers restant n'avait pas d'opinion sur cette question.

Article original publié sur RMC Sport