Cet Israël qui nous ressemble de plus en plus

Dans le monde arabe, et plus généralement au Moyen-Orient, nous aussi avons adopté certains rituels démocratiques en organisant des élections présidentielles ou parlementaires. Même si dans la plupart des cas, les résultats sont connus d’avance. Or la démocratie, ce n’est pas seulement des élections. C’est aussi la séparation des pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire. Et dans nos républiques arabes, cette séparation est purement formelle.

Celui qui est au pouvoir domine tous les rouages de l’État, y compris la justice, et plus particulièrement la Cour constitutionnelle. Il peut donc se maintenir au pouvoir ad æternam, lui ainsi que son parti [ou son clan]. Voilà pourquoi il n’existe pas de véritable démocratie au Moyen-Orient, où les régimes les plus prospères et stables restent des monarchies.

L’exception à la règle était Israël, qui se vantait d’être la seule démocratie dans la région. Depuis sa création, en 1948, cela lui a servi à soigner son image et à se présenter comme étranger au paysage de corruption, d’instabilité chronique [et de tyrannie].

Contrôler le pouvoir judiciaire

Mais cela semble avoir bien changé depuis les récents événements [en Israël]. Comme toujours, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, exploite la peur des Israéliens et se présente comme le seul capable d’assurer leur sécurité face au Hezbollah libanais, au Hamas et au Djihad islamique palestiniens.

Il utilisait déjà cette carte sécuritaire pour faire pièce aux tentatives de trouver un accord de paix avec les Palestiniens. Il suffit de rappeler qu’en 1995 il avait exploité l’assassinat de l’homme de paix qu’était l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin pour expliquer aux Israéliens que la paix avec les Palestiniens était un doux rêve et que la seule option était le recours à la force.

Et c’est ainsi qu’il avait réussi à accéder une première fois au pouvoir. Depuis, il a prouvé qu’il était un homme obstiné. Sa vanité est telle qu’aujourd’hui il voudrait contrôler le pouvoir judiciaire pour assurer son immunité et se maintenir au sommet de l’État malgré les accusations de corruption dont il fait l’objet.

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