Israël : ce qu'il faut savoir sur la visite de Joe Biden à Tel-Aviv

Joe Biden se rend ce mercredi en Israël, une visite pendant laquelle il a doit "réaffirmer" la "solidarité" américaine avec l'État hébreu après l'attaque du Hamas. Le président américain va également tenter d'éviter un conflit de plus grande ampleur dans la région.

Une visite très attendue dans un climat inflammable au Moyen-Orient. Joe Biden est arrivé ce mercredi peu avant 11h, heure française, à Tel-Aviv, afin de "réaffirmer la solidarité des États-Unis" avec Israël, dix jours après les attaques des terroristes du Hamas qui ont fait plus de 1400 morts sur le sol de l'État hébreu.

Le président américain a étreint le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à sa descente de l'avion. Son cabinet avait indiqué mardi soir qu'il ne se rendrait pas en Jordanie comme prévu, après le "report" du sommet qui était prévu avec les dirigeants de l'Autorité palestinienne, de l'Égypte et de Jordanie.

Éviter l'augmentation des pertes civiles à Gaza

La première puissance mondiale souhaite avant tout montrer son soutien à son principal allié au Moyen-Orient, meurtri par la pire attaque terroriste de son histoire, harcelé à sa frontière nord par la milice islamiste du Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran. Téhéran a mis en garde contre "l'ouverture de fronts multiples" si "les crimes de guerre contre les Palestiniens ne cessent pas immédiatement".

Mais Joe Biden souhaite aussi éviter de trop grandes pertes civiles à Gaza, alors que l'armée israélienne pourrait envahir l'enclave palestinienne sous peu et que le Hamas assure qu'Israël est l'auteur d'une frappe sur l'hôpital Al-Ahli de Gaza qui a fait au moins 200 morts, selon l'organisation islamiste au pouvoir. Des accusations démenties par l'État hébreu.

Rencontre avec Netanyahu en Israël

À Tel-Aviv, Joe Biden rencontrera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avec qui il a déjà échangé plusieurs fois au téléphone depuis les attaques du Hamas. Il doit également échanger avec des secouristes israéliens mobilisés après les massacres et des familles de victimes et de disparus.

Selon l'agence de presse américaine Associated Press, le porte-parole à la sécurité nationale américaine John Kirby a affirmé que Joe Biden "veut se faire une idée de la situation sur le terrain auprès des Israéliens" et qu'il "posera des questions difficiles" aux responsables israéliens mais "en tant qu'ami". Il n'a pas précisé si ces questions évoqueraient une potentielle responsabilité israélienne dans la frappe sur l'hôpital de Gaza.

Depuis le 7 octobre, Israël pillonne la bande de Gaza, avec comme objectif affiché l'élimination des chaînes de commandements et infrastructures du Hamas. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 2800 personnes sont mortes à Gaza depuis le début des frappes israéliennes.

Les États-Unis ont fait comprendre qu'ils laisseraient une grande latitude à son allié dans sa riposte à Gaza et pour une éventuelle opération terrestre dans l'enclave palestienne, même si Joe Biden s'est dit dimanche défavorable à une occupation du territoire par l'armée israélienne.

Annulation d'un sommet en Jordanie

Un sommet qui devait initialement se tenir en Jordanie entre le président américain, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie, a été annulé par Amman suite à la frappe sur l'hôpital de Gaza, car il "ne serait pas en mesure d'arrêter la guerre à ce stade", a précisé le ministre des Affaires étrangères jordanien.

Dans un communiqué publié par la Maison Blanche, Joe Biden a indiqué "reporter" sa visite en Jordanie, a affirmé qu'il était "indigné et profondément attristé par l'explosion" survenue à l'hôpital.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Au moins 3000 morts à Gaza à la veille de la visite de Joe Biden au Proche-Orient