Frappe sur un hôpital à Gaza: le Hezbollah libanais appelle à une "journée de colère" ce mercredi

Au moins 200 personnes ont été tuées mardi soir dans un tir sur l'enceinte d'un hôpital de la ville de Gaza, suscitant de vives condamnations et provoquant des manifestations dans les rues d'Amman, Tunis, Beyrouth et Téhéran.

Après le choc et la sidération, la colère. Des milliers de personnes de plusieurs villes de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient sont descendues dans les rues ce mardi soir, quelques heures après la frappe meurtrière sur un hôpital de Gaza, ville palestinienne bombardée par Israël dans le cadre de sa riposte contre le Hamas.

Depuis mardi soir, les condamnations se multiplient tout autour du globe, le chef de l'ONU Antonio Guterres se disant "horrifié" et le président américain Joe Biden "indigné et profondément attristé".

Israël dément et accuse le Jihad islamique

L'armée israélienne a affirmé "après avoir vérifié attentivement les systèmes de surveillance" que ce ne sont pas des tirs israéliens, mais des roquettes du Jihad islamique qui ont frappé mardi soir un hôpital de la ville de Gaza où au moins 200 personnes sont mortes. "Des mensonges" pour le groupe terroriste palestinien.

Le Hezbollah libanais, allié du Hamas, a appelé à observer une "journée de colère" mercredi pour condamner le tir contre l'hôpital, un "massacre" dont il accuse Israël. "Que demain, mercredi, soit un jour de colère contre l'ennemi", a appelé le Hezbollah dans un communiqué.

L'appel du Hezbollah a été lancé alors que des heurts éclataient entre les forces de sécurité libanaises et des manifestants, rassemblés devant l'ambassade des États-Unis à Awkar, dans la banlieue nord de la capitale Beyrouth, où ils ont scandé "mort à l'Amérique" et "mort à Israël".

Rassemblements devant les ambassades et consulats

Des centaines de manifestants se sont aussi rassemblés devant les ambassades de France et du Royaume-Uni à Téhéran dans la nuit de mardi à mercredi. Le président iranien Ebrahim Raïssi a décrété une journée de "deuil public" mercredi et a prédit que l'attaque contre l'hôpital allait se retourner contre Israël et son allié américain.

En Jordanie, le ministère des Affaires étrangères a condamné le tir contre l'hôpital, qu'il a imputé à Israël. Des dizaines de manifestants ont tenté de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade d'Israël à Amman, où les forces de sécurité les ont repoussés avec des tirs de gaz lacrymogène.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi à "l'arrêt de cette violence sans précédent à Gaza", et a lui aussi imputé la frappe aux Israéliens. Des manifestations contre l'État hébreu se sont déroulées devant l'ambassade et le consulat d'Israël à Istanbul et Ankara, rapportaient les agences de presse locales.

Des rassemblements ont également eu lieu en Tunisie, notamment devant l'ambassade de France à Tunis, et en Libye. À Tripoli, des centaines de manifestants de tous âges, brandissant des drapeaux palestiniens et se couvrant pour certains le visage avec des keffiehs palestiniens, ont sillonné les artères du centre-ville avant de converger vers la place des Martyrs.

Une "violation de toutes les lois et normes internationales"

Ahmed Aboul Gheit, le chef de la Ligue arabe basée au Caire, a appelé mardi "l'Occident à faire cesser immédiatement la tragédie" à Gaza. "Nos mécanismes arabes recensent les crimes de guerre, et leurs auteurs ne pourront pas échapper à la justice", a-t-il prévenu.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui aussi condamné avec la plus grande fermeté "le bombardement israélien" de l'hôpital Ahli, qui a entraîné "la mort de centaines de victimes innocentes" parmi les citoyens palestiniens. Il a qualifié ce "bombardement délibéré" de "violation manifeste du droit international".

Poids lourd régional, l'Arabie saoudite a dénoncé une "violation de toutes les lois et normes internationales", dénonçant la poursuite par Israël "des attaques contre les civils".

Enfin, le Premier ministre irakien a appelé dans un communiqué à une "résolution immédiate et urgente" du Conseil de sécurité de l'ONU pour mettre fin à l'"agression". Trois jours de deuil ont été décrétés dans le pays.

Article original publié sur BFMTV.com

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