Israël : Biden dit à Netanyahu qu'il "croit toujours" en un futur Etat palestinien

"Je pense qu'il y a des moyens pour que cela fonctionne", a indiqué le démocrate de 81 ans au terme d'un échange téléphonique avec son homologue israélien.

Joe Biden "croit toujours à la perspective et à la possibilité" d'un Etat palestinien, mais "reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là", a dit vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

Le président américain a, selon ce porte-parole du Conseil de sécurité nationale, évoqué sa position avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une conversation de "30 à 40 minutes". Il s'agissait du premier entretien des deux dirigeants, dont la relation est notoirement difficile, depuis le 23 décembre.

"Contradiction"

Le président américain a évoqué, selon John Kirby, "les efforts en cours pour libérer les otages" encore retenus dans la bande de Gaza, la "responsabilité d'Israël" pour protéger les civils dans ce territoire palestinien en guerre et les "progrès" sur le sujet contentieux des taxes collectées par les autorités israéliennes en Cisjordanie occupée, dont l'Autorité palestinienne réclame qu'elles lui soient reversées.

Benjamin Netanyahu a rejeté jeudi une demande récurrente de Joe Biden, à savoir la coexistence, dans le futur, de l'Etat d'Israël avec un Etat palestinien.

"Israël doit avoir le contrôle de la sécurité sur l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain. Il s'agit d'une condition nécessaire, qui est en contradiction avec l'idée de souveraineté (palestinienne)", a indiqué le Premier ministre, en précisant l'avoir dit directement aux Américains.

La position n'est pas nouvelle, mais ces propos ont à nouveau mis en pleine lumière les divergences entre les Etats-Unis et leur allié. Joe Biden a toutefois estimé un peu plus tard qu'une solution à deux Etats n'était selon lui pas impossible tant que Benjamin Netanyahu restait au pouvoir.

Pression

"Il y a plusieurs types de solutions à deux Etats", a dit le président américain en marge d'un événement à la Maison Blanche, en évoquant des "pays qui sont membres de l'ONU" et qui "n'ont pas leur propre armée".

"Je pense qu'il y a des moyens pour que cela fonctionne", a indiqué le démocrate de 81 ans.

Les Etats-Unis exercent une pression sur Israël, dont ils sont le premier soutien diplomatique et militaire, tant sur la conduite de la guerre à Gaza que sur les perspectives à plus long terme.

Le dernier échange téléphonique entre les deux dirigeants avait eu lieu le 23 décembre et avait été houleux, selon la presse américaine.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a tué 1 140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels.

Article original publié sur BFMTV.com

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