Islande: les habitants résignés face à la menace d'une éruption volcanique

L'Islande retient toujours son souffle depuis que le pays a été placé en état d'urgence par crainte d'une éruption du volcan Fagradalsfjall, dans la péninsule de Reykjanes, au sud-ouest de l'île.

Dans les rues de la capitale Reykjavik, située à seulement une heure de voiture du site volcanique, les habitants prennent la situation avec calme, voire résignation.

"Je m'y suis habitué parce que ça arrive très souvent depuis 3-4 ans environ, à chaque fois dans la même zone", déclare Kally à notre micro.

Depuis 2021, trois éruptions ont effet eu lieu sur la péninsule: en mars 2021, août 2022 et juillet 2023, toutes loin d'infrastructures ou zone peuplée contrairement à celle de 2023 qui pourrait, si elle a lieu, détruire la ville de Grindavik.

Confiance dans les autorités

Gérant d'une société qui organise des excursions pour les touristes, Tretar Gonsson est habitué à travailler dans l'incertitude, dans un pays qui compte 33 systèmes volcaniques actifs, soit le nombre le plus élevé d'Europe.

"Vendredi et la nuit suivante, je m'attendais à ce qu'il y ait une éruption. J'étais un peu inquiet mais plus maintenant. Les autorités gèrent les choses correctement", affirme-t-il.

D'autres sont moins optimistes, comme Asta, rencontrée également dans la capitale. "Des scientifiques estiment que ce pourrait être le début d'une série d'éruptions et que dans le futur, il pourrait y en avoir près d'ici", craint-elle.

Tous les scénarios sont possibles

Les autorités envisagent aujourd'hui tous les scénarios, de l'explosion imminente à l'accalmie complète. Le retour à la normale n'est en tout cas pas à l'ordre de jour: l'activité sismique est toujours intense et le magma continue de remonter dans le volcan. Il se trouve désormais à environ 500 mètres de la surface alors qu'il était enfoui à 5 kilomètres de profondeur il y a encore dix jours.

La situation est réévaluée d'heure en heure par les volcanologues. "A la fin, c'est la nature qui décide", rappelle le spécialiste islandais Olgeir Sigmarsson au micro de BFMTV. "Si le magma est à une faible profondeur et que la croûte est déjà fracturée, alors il peut sortir".

L'accès à la ville de Grindavik, vidée de ses habitants, est toujours restreint aux seuls scientifiques, pompiers et policiers. Lundi, les habitants ont pu revenir quelques minutes chez eux pour récupérer leurs biens et constater les dégâts provoqués par l'intense activité sismique.

Article original publié sur BFMTV.com