« Iris et les hommes » avec Laure Calamy va parler aux utilisateurs des applications de rencontre

Laure Calamy, ici dans « Iris et les homme » de Caroline Vignal.
Copyright JULIEN PANIE - CHAPKA FILMS – LA FILMERIE – FRANCE 3 CINEMA Laure Calamy, ici dans « Iris et les homme » de Caroline Vignal.

CINÉMA - Adieu la rando, bonjour les coups d’un soir. Ce mercredi 3 janvier, Laure Calamy renoue avec Caroline Vignal, la réalisatrice d’Antoinette dans les Cévennes, film qui lui a valu le César de la meilleure actrice en 2021, à l’occasion de l’arrivée sur grand écran de la nouvelle comédie de la cinéaste : Iris et les hommes.

Dans Iris et les hommes, Laure Calamy troque les paysages des Cévennes contre ceux des rues de Paris. Et son âne, contre un smartphone. Iris, une dentiste dans la quarantaine, a tout pour être heureuse : un mari sexy (Vincent Elbaz), deux ados brillantes à l’école, un emploi confortable et un bel appartement.

Le problème, c’est qu’Iris n’est pas heureuse. Voilà maintenant quatre ans qu’elle et son époux n’ont pas eu de rapport sexuel. Depuis quatre ans, rien de plus que des petits bisous et un bien platonique « bonne nuit » avant de fermer les yeux. C’est tout. Ça la ronge de l’intérieur. Alors, comment renouer avec son désir ? Les applications de rencontre, Iris y a-t-elle déjà songé ?

Découvrez ci-dessous la bande-annonce :

Sur le conseil d’une parfaite inconnue croisée dans les couloirs d’une réunion parents-profs, Iris se lance, ce qui ne sera pas sans impact sur son couple. Ce n’est pas seulement très drôle à regarder, c’est aussi d’être très parlant pour celles et ceux qui se souviennent de leurs débuts balbutiants sur Tinder, Bumble, Fruitz, Happn et autres.

Le bon (et le moins bon) des applis de rencontre

Il y a les côtés réjouissants, comme l’excitation au moment de l’inscription, véritable saut dans le vide. Comme Iris, on hallucine devant la quantité de profils. On s’amuse aussi à prendre des selfies stratégiques (comprendre ici, flatteurs). Chaque nouveau « match » est un boost d’ego. L’avalanche de messages fait le même effet.

Iris (Laure Calamy), ici en pleine séance photo pour son profil.
Copyright JULIEN PANIE - CHAPKA FILMS – LA FILMERIE – FRANCE 3 CINEMA Iris (Laure Calamy), ici en pleine séance photo pour son profil.

Comme cette scène mi-dérangeante mi-mignonne du numéro de charme d’un de ses dates en train de danser sur son titre favori (Tutto va bene quando facciamo l’amore d’Alex Rossi), certaines rencontres sont précieuses. Encore plus, si la personne est bon coup. D’autres, un peu moins. C’est le jeu. Comme Iris, prête à traverser tout Paris pour trouver du plaisir avec un homme, on se sent pousser des ailes.

En revanche, on peut aussi se les brûler. Et le film de Caroline Vignal l’illustre avec beaucoup d’humour. Iris s’emballe et n’échappe pas à la consommation frénétique des débuts sur les apps. Ça devient parfois très chronophage. On passe d’un date à un autre sans sourciller, au premier de dispo pour se voir. Quitte à ce que la magie n’opère franchement pas.

Iris n’échappe pas non plus aux dick pics, ces photos de pénis (consenties ou non) qu’on préférerait ne pas découvrir au boulot. Pour elle aussi, les rencards barbants, grisants et les mecs carrément invasifs à qui il faut mettre un stop. Mais ce, avec toujours beaucoup de pédagogie pour ne pas froisser.

Un film « pour dépasser la peur »

Comment Caroline Vignal a-t-elle réussi à restituer cette expérience que sont les sites de rencontre ? Comment transmettre cette adrénaline parfois si éphémère et parfois simplement cantonnée à des discussions en ligne ? « Je me suis imposée à ne pas filmer, ou très peu, les écrans de téléphone », explique dans un premier temps la réalisatrice dans les notes de production.

Elle prend l’exemple de la série Euphoria : « Ses jeunes protagonistes textent, penchés sur leurs portables. On partage l’excitation l’attente, la joie, la déception qui traversent leurs visages. Et au pied de l’écran, comme dans un film en VO, des sous-titres nous donnent accès aux messages échangés. »

Pour rendre compte des silences de l’écrit, mais aussi du rythme effréné auquel lesdits messages peuvent apparaître, la cinéaste s’est servi du bruit du vibreur « plus ou moins agressif » du téléphone d’Iris. « Pour restituer l’impression d’invasion que peuvent ressentir les femmes qui s’inscrivent sur un site de rencontre, continue-t-elle, j’ai par ailleurs eu l’idée de scènes où les hommes de l’appli se matérialisent », comme lors d’un passage dans le métro.

Loin d’elle l’idée de faire d’Iris et les hommes un pamphlet pour ou contre les applications de rencontre. C’est une comédie « en faveur du désir », dit-elle toujours dans les notes de production, et « un récit volontariste, sciemment optimiste, pour dépasser la peur, la paresse, la prudence [...] dans un entre-soi où l’on s’asphyxie ». Hourra ! Il pleut (presque) des hommes.

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