Injures, bagarres et chaos pour l’ouverture de la nouvelle législature sénégalaise

La une d’“Enquête Plus” du 13 septembre 2022..
La une d’“Enquête Plus” du 13 septembre 2022..

“Inacceptable”, titre le quotidien sénégalais Enquête Plus à propos des altercations survenues lundi 12 septembre lors de la première rentrée parlementaire d’une législature qui s’annonce déjà acrobatique, voire chaotique. Les tensions ont été telles dans l’hémicycle sénégalais qu’elles ont motivé la suspension de cette rentrée, pointe le site d’information Dakar Actu.

Réunis pour marquer le début de l’année parlementaire, mais aussi pour élire le président de l’Assemblée nationale, les députés n’ont même pas attendu la fin du vote pour laisser éclater les tensions. En effet, “les députés de l’opposition, dont Guy Marius Sagna, ont jeté leur bulletin de vote par terre, au lieu de le mettre dans l’urne”, s’exclame le site d’information Rewmi.

Entre injures et bagarres, les gendarmes ont été contraints d’“envahir l’hémicycle” pour calmer la situation visiblement hors contrôle, ajoute Rewmi. Le vote a repris sous la surveillance des forces de l’ordre. Le nouveau président de l’Assemblée, Amadou Mame Diop, a fini par être élu par “83 députés sur 84 de la majorité présidentielle”.

De mauvais augure pour 2024 ?

“Quand un président de séance parlementaire peut faire appel aux forces de l’ordre pour surveiller, contenir et organiser l’élection du président de l’Assemblée, cela peut s’apparenter à un coup d’État”, s’est indigné Seneplus. L’intervention des forces de l’ordre, alarmante selon le média, pose déjà les jalons d’un scénario chaotique pour “la présidentielle de 2024”.

Pour le journal burkinabé Wakat Séra, la scène était digne d’un “combat de boxe” entre les députés du pouvoir et ceux de l’opposition. Le climat de cette quatorzième législature est d’autant plus tendu que l’opposition occupe presque la moitié des sièges.

Mais cette situation peut aussi aboutir à une “dynamique de la démocratie sénégalaise”, espère le quotidien Le Pays, burkinabé également :

“Au contraire de ce que bien des parlements africains nous ont habitués à voir, avec des majorités écrasantes de députés du parti au pouvoir, ici, l’écart [avec le nombre de députés de l’opposition] est très faible.”

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