INFO BFMTV. Affaire Jubillar : le supplément d'information demandé par le parquet "n'amène aucun élément nouveau"

Le parquet général de Toulouse avait demandé un supplément d'information en janvier dernier. Toutes les parties ont de nouveau rendez-vous avec la justice le 20 juin prochain devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse, pour une nouvelle audience.

Le supplément d’information, demandé par le parquet général de Toulouse dans l'affaire Jubillar, est officiellement terminé. BFMTV a pris connaissance de son contenu en exclusivité. Ce dernier "n’amène aucun élément nouveau".

Mi-janvier, alors que Cédric Jubillar se dirigeait tout droit vers la cour d'assises pour le meurtre de sa compagne, le parquet général de Toulouse avait demandé un supplément d'information, intrigué par plusieurs nouveaux éléments.

D'abord un échange téléphonique enregistré entre un détenu, incarcéré un temps au sein de la même prison que Cédric Jubillar, et sa mère. Ainsi que les témoignages d'une femme et d'un homme qui affirmaient détenir des informations à communiquer sur l'affaire Jubillar.

La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Toulouse avait décidé de suivre ces réquisitions le jeudi 8 février dernier ouvrant la voie à de nouvelles auditions.

Dans le procès-verbal de synthèse du supplément d'information que BFMTV a pu consulter, les gendarmes de la section de recherche de Toulouse résument les choses ainsi: "De ces différents témoignages, il s'avère qu'aucun élément nouveau n'est amené".

La femme de 61 ans qui affirmait, dans un mail adressé à la justice en janvier dernier, "avoir eu souvent la vision de Delphine", "n'apporte aucun élément précis". Elle a été auditionnée le mercredi 10 avril.

Elle a expliqué aux enquêteurs "avoir depuis toute jeune des sensations" et s'être intéressée à la disparition de Delphine Jubillar. "Dans un article, je l'ai vu porteuse d'un collier, je me suis demandé ce qu'il en était de ses bijoux, j'ai eu ce ressenti. De cette réflexion, je me suis demandée si vous les aviez cherchés", a-t-elle dit aux enquêteurs.

"Je ne pensais pas que j'allais être entendue, je n'ai fait cela que par citoyenneté", a-t-elle ajouté pour résumer ses intentions dans l'affaire Jubillar. "Je souhaite que son corps soit retrouvé pour sa famille, je ne donnais que des pistes aux enquêteurs"

Quant au détenu, auditionné le vendredi 12 avril par les gendarmes de la section de recherche de Toulouse, celui-ci "a refusé de leur parler et ne veut pas relater ses discussions avec Cédric Jubillar". Salem K., âgé de 33 ans, a expliqué "s'être retrouvé dans le même couloir que Cédric Jubillar" au sein de la même aile de prison entre avril et novembre 2022.

Au cours de son interrogatoire, Salem K. a été questionné sur les dires d'un certain "Marco", un codétenu qui affirmait que Cédric Jubillar lui aurait confié s'être débarrassé du corps de l'infirmière. "Je pense qu'il s'agit de connerie, il était connu pour dire des conneries, il se faisait passer pour ce qu'il n'était pas", a déclaré le trentenaire à propos de "Marco".

Questionné sur ses échanges avec Cédric Jubillar ou sur ce qu'il sait de la disparition de Delphine, Salem K. a dit n'avoir rien à déclarer. Pour rappel, dans une interception téléphonique entre lui et sa mère, ce dernier disait "qu'il n'y avait pas de preuves" dans l'affaire Jubillar.

"Avez-vous discuté avec M. Jubillar" lui ont demandé les enquêteurs. "Je n'ai rien à déclarer" a répondu Salem K. Même réponse à la question: "Que savez-vous de cette affaire?".

Aux enquêteurs, Salem K. a expliqué n'avoir jamais entendu Cédric Jubillar se vanter d'être une star et de passer à la télé: "Il n'est pas orgueilleux à ce point", a expliqué le détenu de 33 ans. Enfin, il a confirmé avoir entendu par la fenêtre de sa cellule les prénoms "Sofiane, Mathieu et Sébastien" sans savoir si ces derniers sont liés à la disparition de Delphine Jubillar. La mère du détenu, auditionnée elle aussi, n'a pu donner aucune information intéressante.

Deux hommes ont également été entendus. L'un d'eux avait acquis une pelle mécanique située à proximité du domicile des Jubillar. L'autre avait essayé ledit engin. Ils n'ont apporté aucun élément intéressant.

Enfin, les propriétaires des entreprises situées au niveau de la ferme "La Soulié" ont été eux-aussi entendus. Auditionné, le propriétaire dit au sujet de la nuit de la disparition: "Je ne me souviens pas mais si j'avais vu ou entendu quelque chose cette nuit-là, en apprenant que Mme Jubillar avait disparu, j'aurais avisé la gendarmerie."

Toutes les parties ont de nouveau rendez-vous avec la justice le 20 juin prochain devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse pour une nouvelle audience, consacrée notamment à l'appel de l'ordonnance de mise en accusation de Cedric Jubillar, formulée par ses avocats.

Article original publié sur BFMTV.com