Inflation : pourquoi le prix des pommes de terre explose

Chocolat, jus d’orange, huile de tournesol… La liste des produits dont les prix grimpent en flèche n’en finit pas de s’allonger malgré un ralentissement de l’inflation ces dernières semaines. Mauvaise nouvelle : le féculent-légume préféré des Français n’est pas épargné par la hausse généralisée des prix.

Selon le relevé de prix du panier effectué par BFMTV, le paquet de pommes de terre bio de 1,5 kg a augmenté de près de 23% par rapport à la mi-juillet. Il s’agit de "la plus forte hausse constatée tous produits confondus depuis le début de notre relevé fin mai", constate BFMTV. Toutes les variétés semblent subir les effets de l’inflation. D'après les données de FranceAgriMer, le sac de 5 kilos de pommes de terre de conservation made in France a par exemple vu son prix bondir de 42,8% par rapport au début de l’année.

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Pour comprendre la hausse des prix du tubercule, il faut se rappeler de la récolte catastrophique de 2022, "la pire jamais enregistrée en France depuis 1995." En raison des chaleurs extrêmes et de la forte sécheresse des sols, les professionnels ont déploré un recul des rendements d’environ 20% par rapport à la moyenne des vingt dernières années. Cette contraction du niveau de l’offre conjuguée à une demande qui ne baisse pas tire mécaniquement les prix des pommes de terre vers le haut.

Autre argument majeur pouvant expliquer la spirale inflationniste de la patate : la hausse des prix de l’énergie. Pour éviter la germination, les pommes de terre doivent impérativement être conservées dans des chambres froides très énergivores. Les agriculteurs ont ainsi préféré écouler leur production le plus rapidement possible pour échapper à une facture d'électricité trop douloureuse.

Une météo plus favorable cet été ?

Quid de la récolte 2023 pour rattraper le coup ? L’heure n’est pas à l’optimisme pour les professionnels. À cause des grosses chaleurs du printemps, les plantations ont pris du retard et débuté en avril au plus tôt quand les autres années les agriculteurs plantaient en mars. Mais la météo pluvieuse sur la partie nord cet été pourrait bien arranger les choses.

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"Si l’été est pluvieux, les petites pommes de terre vont grossir et il y aura un impact bénéfique sur le rendement. Par contre s’il venait à faire sec, ces pommes de terre-là vont devenir des gourmands et pomper les nutriments et l’eau qui ne seront plus disponibles pour les plus grosses", expliquait début juillet un professionnel du secteur à France 3 Normandie. Au vu de la météo fraîche et pluvieuse constatée en Normandie, dans les Hauts-de-France (première région avec deux tiers de la production hexagonale) et en Champagne-Ardenne, il y a peut-être de quoi espérer un retour à la normale plus tôt que prévu.

VIDÉO - Quelle variété de pomme de terre choisir selon vos recettes ?