Les infections fongiques bientôt responsables d’une nouvelle pandémie ? Les chercheurs répondent

Les infections fongiques restent sous-estimées dans le monde alors qu’elles sont liées à une mortalité élevée. Aujourd’hui, elles constituent une menace bien réelle et de plus en plus prégnante pour la santé humaine.

Yeast in petri dish, Microbiology for education in laboratories.

Le corps médical fait face aujourd’hui à l’émergence d’une nouvelle menace infectieuse : celle des champignons résistants aux traitements antifongiques. Comme l’a affirmé Canal Detox (la chaîne YouTube de l’Inserm destinée à valoriser la parole scientifique), des épidémies dues à des champignons microscopiques ont émergé dans le monde depuis quelques années, un phénomène qui ne cesse d’inquiéter les professionnels de santé. Concrètement, ils peuvent causer des infections superficielles relativement simples à traiter mais également des infections plus sévères qui peuvent se diffuser vers plusieurs parties du corps par la circulation sanguine.

Ces infections graves, responsables annuellement d’environ 1,6 million de décès dans le monde, touchent principalement les personnes immunodéprimées. Autrement dit, les patients qui ont, par exemple, bénéficié d’une greffe d’organe ou de moelle osseuse, qui sont touchés par un cancer, par le sida ou bien atteints d’une maladie respiratoire chronique. En raison de leur maladie et de leur faible immunité, ces patients sont fortement exposés au milieu hospitalier et bénéficient de soins et actes médicaux réguliers et parfois invasifs, une situation qui peut favoriser les contaminations. En pleine période de Covid, par exemple, “les poumons des patients endommagés par le SARS-CoV-2 constituaient un environnement favorable à l’infection (notamment par les champignons du genre Aspergillus)”.

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Le réchauffement climatique en cause

Face à cette réalité, des chercheurs se sont donc penchés sur les causes d’une telle propagation. Et selon des éléments récents rapportés par l’OMS, le réchauffement climatique et les échanges internationaux accrus seraient ensemble responsables de l’augmentation du nombre d’infections fongiques. Quant à la résistance des agents pathogènes aux antifongiques, elle serait en partie due à une utilisation inappropriée et abusive.

Preuve de la préoccupation grandissante des organismes de santé à ce sujet : l’Organisation mondiale de la santé a publié fin 2022 la toute première liste d’agents pathogènes fongiques prioritaires, répertoriant les 19 champignons les plus menaçants pour la santé publique. À noter que les champignons se reproduisent et se disséminent grâce à leurs spores (organe de reproduction) qui, en fonction de l’espèce, peuvent se développer sur des plantes, des animaux ou d’autres champignons. La majorité des infections touchant l’humain sont causées par des champignons appartenant aux genres Candida, Aspergillus et Cryptococcus.

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