En Indonésie, la littérature coréenne surfe sur la vague de la K-pop

Quelques jours avant les fêtes du Nouvel An, des piles de romans coréens traduits en indonésien remplissent les étagères de la grande librairie Gramedia, dans un centre commercial de Jakarta. “Des nuées de jeunes femmes feuillettent les pages des livres mis en libre lecture”, note l’hebdomadaire indonésien Tempo.

Parmi elles, Irma avoue sa passion pour un roman de Cho Nam-joo intitulé Kim Ji-yeong, du nom de l’héroïne née dans une famille qui attendait un garçon. Dès l’école primaire, Kim Ji-yeong est la cible de harcèlement de la part des enseignants masculins. “J’ai découvert la difficulté d’être une femme en Corée”, confie Irma.

Le premier grand succès de librairie a été La Végétarienne, de Hang Kang. Il raconte, sur un mode absurde, la métamorphose d’une femme au foyer qui se réveille un jour végétarienne après avoir fait dans la nuit un cauchemar de massacres d’animaux. Le roman fut publié en 2017 par Baca, l’éditeur qui a compris le premier comment surfer sur le succès de la K-pop. “On peut dire que ce roman a été la porte d’entrée pour l’essor des œuvres coréennes en Indonésie”, a déclaré à Tempo Aniesah Hasan Syihab, l’une des fondatrices de Baca.

Musique, séries, romans : une “vague pop coréenne”

Au-delà de la musique, les séries coréennes, adaptées de romans, ont joué un rôle important dans la diffusion massive de cette littérature en Indonésie. Certaines lectrices avouent même préférer le livre à la série. En fait, la hallyu – la vague pop coréenne – s’est étendue au domaine littéraire dès 2012, lorsque le gouvernement de Séoul a commencé à publier des nouvelles coréennes traduites en indonésien dans son magazine culturel officiel, Koreana.

“Mais l’essor de la littérature coréenne en Indonésie ne s’articule pas uniquement autour des œuvres populaires”, précise Tempo. “Depuis 2014, le Centre culturel coréen d’Indonésie (KCCI) travaille sur un programme de traduction et de publication d’une série d’œuvres coréennes majeures du XXe siècle, telles que Les Mots mortels et Les Ailes, de Yi Sang [le Rimbaud coréen qui mourut à l’âge de 27 ans], ou encore Gasil”, de Yi Kwang-su.

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