« Indiana Jones 5 » : avec Harrison Ford, James Mangold joue du coup de vieux de son héros

CINÉMA - Harrison Ford a vieilli, alors Indiana Jones aussi. L’acteur américain incarne le héros au chapeau et au fouet depuis plus de 40 ans, et pour la dernière fois dans ce 5e volet intitulé Indiana Jones et le cadran de la destinée. Le HuffPost avait pu rencontrer son réalisateur James Mangold au Festival de Cannes, avant la sortie du film au cinéma ce mercredi 28 juin.

Si le film de 2h35 s’ouvre sur un flash-back où le visage d’Harrison Ford a été rajeuni à coups d’effets spéciaux, le réalisateur se joue ensuite très vite de son personnage presque octogénaire. En 1969, période à laquelle se déroule une bonne partie du film, Indiana Jones n’a plus rien d’un héros. À l’image de cette scène où il est avachi en caleçon dans son fauteuil en cuir, un verre à la main au petit matin, le visage ridé, les cheveux ébouriffés.

Harrison Ford à contre-courant

« C’était important pour moi qu’on en joue dans le scénario. Pour faire un film, avec un acteur star qui approche de ses 80 ans, il faut être honnête avec son personnage. Comment pourrait-on faire un film où l’on prétend qu’un acteur de 80 ans incarne un héros de 40 ou 50 ans ? On ne peut pas », réagit James Mangold lorsqu’on l’interroge sur ce choix, dans une interview vidéo à découvrir en tête de cet article.

Et cela n’était pas pour déplaire à Harrison Ford. « Il aime jouer des choses réalistes. Même lorsqu’il jouait un Indiana Jones plus jeune, il allait à contre-courant. Il n’est pas un héros parfait, il peut être lâche, grincheux, il a peur des serpents et parfois ses coups de poing n’ont aucun effet sur les méchants », poursuit le cinéaste à qui l’on doit Logan, Le Mans 66 et bientôt un nouveau Star Wars. « Il aspire toujours à humaniser ses personnages, d’Indiana Jones à Han Solo, à chercher l’humour et à contredire ce qu’on attend de lui. »

Sur le « terrain de jeu » de Spielberg

S’il retrouve le rythme des courses-poursuites au fil du film, il y a aussi des moments où ses épaules de retraité le lâchent, – en particulier lorsqu’il doit escalader la paroi d’une grotte – et où son lasso ne peut plus grand-chose face aux pistolets de ses nombreux ennemis. En vieux routard de l’aventure, il évoque ses vieilles expéditions et croise aussi d’anciens camarades, à l’image de Sallah (John Rhys-Davies), l’excavateur loyal et bon enfant des Aventuriers de l’arche perdue et de La Dernière croisade, devenu chauffeur de taxi new yorkais.

C’est d’ailleurs devant Indiana Jones et les aventuriers de l’arche perdue, à 17 ans, que James Mangold s’imaginait devenir réalisateur. Alors, forcément, prendre la suite de Steven Spielberg pour conclure cette saga a un goût particulier pour l’Américain de 59 ans. « Être contacté par Harrison Ford, Steven Spielberg et Kathleen Kennedy [la productrice] » pour être aux commandes de ce 5e volet, « c’était bien sûr très exaltant ». « Mais à aucun moment je n’ai imaginé que j’allais être Steven Spielberg. J’ai juste essayé de faire ce que je pouvais dans son terrain de jeu qu’est Indiana Jones », conclut-il, amusé.

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