Incertitude au Congrès américain, où les Républicains sont incapables de choisir le nouveau "speaker"

Au Capitole, on n'avait pas vu ça depuis un siècle. Les travaux parlementaires de la Chambre des représentants sont bloqués depuis ce mardi, les 435 élus n'ayant pas réussi à élire le nouveau président de la chambre basse du Parlement américain. Une situation qui plonge Washington dans l'incertitude, l'Assemblée ayant clôt sa journée sans choisir son nouveau "speaker."

Le Républicain Kevin McCarthy faisait pourtant figure de grand favori pour remplacer la démocrate Nancy Pelosi. Son parti, qui avait obtenu une courte majorité lors des "midterms" en novembre, l'avait désigné lors d'un vote interne comme futur numéro 1 à la Chambre des représentants.

Pas de majorité

Mais la promenade de santé s'est transformée en cauchemar pour le quinquagénaire. Lors du premier tour, Kevin McCarthy n'a recueilli que 203 voix, 19 Républicains lui faisant faux-bond. L'opposant à Joe Biden est même arrivé à la deuxième position, derrière le démocrate Hakeem Jeffries et ses 212 voix.

La faute à un groupe de trumpistes qui jugent McCarthy trop modéré. Après un second puis un troisième tour, les élus se sont accordés pour suspendre leurs votes jusqu'à mercredi matin, le temps de négocier en coulisses.

L'élection du "speaker", le troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, nécessite une majorité de 218 voix. Tant que cette majorité n'est pas atteinte, les élus revotent: il n'y a pas de majorité relative au troisième tour comme le prévoit le règlement de l'Assemblée nationale française.

L'élection d'un président de la Chambre des représentants pourrait donc être l'affaire de quelques heures... ou de plusieurs semaines: en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours, rappelle l'AFP.

"Agitation superflue"

Kevin McCarthy semble vouloir donner des gages à cette frange conservatrice pour éviter que l'histoire ne bégaie: en 2015, il avait déjà échoué de peu à devenir président de la Chambre des représentants face à une fronde de l'aile droite du parti.

Donald Trump a critiqué en fin de journée une "agitation superflue" au sein d'un parti dont il souhaite obtenir l'investiture afin de reconquérir la Maison Blanche en 2024.

Une solution, émise par l'ancien gouverneur républicain de l'Ohio John Kasich, serait que les "modérés" des deux partis forment une alliance pour désigner un autre speaker et trouver une majorité. Une option pour l'instant fantaisiste.

Article original publié sur BFMTV.com