Inédit : le cancer peut aussi apparaître sans mutation de l’ADN

Pour la première fois, des travaux français ont montré que le cancer peut survenir sans mutation génétique, uniquement par l'expression de nos gènes. Cette découverte pose la question de l’influence de notre environnement sur la survenue de cette maladie.

Qu’il s’agisse de BRCA1 et 2 pour le sein, de KRAS ou BRAF pour le poumon, de plus en plus de mutations génétiques sont identifiées comme la cause de certains cancers. Des gènes de l’ADN qui, après une modification du génome, entraînent la prolifération incontrôlée de cellules formant les tumeurs.

En parallèle, plusieurs facteurs environnementaux ont été identifiés, comme le tabagisme, l’exposition au soleil ou l’alimentation. Enfin, l’épigénétique, les facteurs qui modulent l’expression des gènes, ont aussi montré un rôle dans l’apparition du cancer. "On a constaté - en parallèle des mutations – des changements épigénétiques, comme des protéines avec des modifications chimiques anormales. Elles peuvent être méthylées, c'est-à-dire que des groupements viennent se poser sur l'ADN et empêchent la bonne lecture des gènes. Ou alors, elles sont déposées au mauvais endroit", explique Giacomo Cavalli, chef d'équipe au CNRS et spécialiste de l'épigénétique.

On pensait jusque-là que des changements épigénétiques survenaient après une mutation. Mais, pour la première fois, des travaux viennent de montrer que l'épigénétique seule, sans changement dans l'ADN, peut entraîner un cancer. C’est pour cela que chez deux jumeaux à l’ADN identique, l’un peut développer un cancer et l’autre non.

Lire aussiLa grossesse accélèrerait le vieillissement (heureusement de façon réversible)

Oncogènes contre suppresseurs de tumeurs

Difficile de partir sur la piste de la naissance des cancers directement sur des cellules humaines avec les technologies d'aujourd'hui. "Les tumeurs sont souvent séquencées à un stade tardif. Impossible de retrouver la première cellule qui s’est développée. Ni même les 1000 premières cellules", explique Giacomo Cavalli, qui signe l'étude publiée dans Nature.

Pour contourner le problème, l’équipe s’est servie d’un modèle de drosophiles, chez qui les facteurs épigénétiques ont été complètement dérégulés pendant quelques heures. Dans le viseur des chercheurs : les onc[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi