Implosion du Titan: le cofondateur d'OceanGate répond aux critiques de James Cameron

"Je sais par expérience que nous étions extrêmement attachés à la sécurité". Dans plusieurs entretiens accordés dans les médias, le cofondateur d'OceanGate défend la société américaine face aux critiques de James Cameron après l'implosion du submersible Titan qui a causé la mort de cinq personnes la semaine dernière.

Le réalisateur du film Titanic, et lui-même explorateur passionné des fonds marins, a dénoncé à plusieurs reprises l'état et la conception du véhicule parti plonger sur le site de l'épave du célèbre navire.

Des "points de vue différents"

"L'une des choses que James Cameron a dites et qui était juste, c'est que la communauté de l'exploration des grands fonds marins est très petite: nous nous connaissons tous et je pense qu'en général, nous nous respectons tous", a affirmé Guillermo Söhnlein au micro de Times Radio.

"Il y a des opinions et des points de vue complètement différents sur la façon de faire les choses, sur la façon de concevoir les submersibles, sur la façon de les fabriquer, sur la façon de les construire, sur la façon d'opérer pendant les plongées", a-t-il poursuivi.

Dans une autre interview accordée à l'émission "Today" de la BBC Radio 4, il a à nouveau cité le nom de James Cameron, affirmant que le réalisateur n'était pas présent lors de la construction du submersible et de son "programme d'essais rigoureux".

"Il est donc impossible pour quiconque de spéculer de l'extérieur", s'est-il défendu.

"Très robuste"

"Les gens continuent d'assimiler la certification à la sécurité et ignorent les quatorze années de développement du Titan, qui était très robuste et qui a certainement conduit à des observations scientifiques réussies sur le Titanic au cours des dernières années", a complété Guillermo Söhnlein.

Dans une interview à ABC News, James Cameron a lui déclaré que la conception en fibre de carbone du submersible d'OceanGate était "trop expérimentale pour transporter des passagers et qu'elle devait être certifiée".

Depuis, il est apparu sur plusieurs chaînes d'information pour réitérer son inquiétude quant à l'absence de certification du véhicule et a appelé à une plus grande réglementation.

"Je pense qu'il est inadmissible que ce groupe n'ait pas suivi ce processus rigoureux", a-t-il affirmé, ajoutant que l'incident aurait pu être évité et que la communauté était préoccupée depuis des années.

David Lochridge, ancien responsable sécurité d'OceanGate, affirme avoir été licencié en janvier 2018 après avoir "soulevé des problèmes de sécurité importants concernant la conception expérimentale et non testée du Titan".

Similitudes avec le Titanic

Des critiques que Guillermo Söhnlein réfute. "J'ai participé aux premières phases du programme de développement global lors de la création de Titan, et je sais par expérience que nous étions extrêmement attachés à la sécurité et que l'atténuation des risques était un élément clé de la culture de l'entreprise", a-t-il déclaré à Times Radio.

Guillermo Söhnlein a cofondé OceanGate Expeditions avec Stockton Rush, qui pilotait le Titan et a péri à bord. Il a occupé le poste de PDG avant de quitter la société en 2013, tout en restant actionnaire minoritaire, Stockton Rush reprenant la direction de l'entreprise. La société utilisait le sous-marin Titan pour des expéditions avec des "explorateurs citoyens" sur le Titanic depuis 2021.

L'ancien dirigeant a déploré une "perte tragique pour la communauté de l'exploration océanique", mais a également ajouté que toute personne opérant dans les profondeurs de l'océan "connaît le risque et sait qu'à tout moment... on court le risque d'une telle implosion".

De son côté, James Cameron s'est dit "frappé par la similitude de la catastrophe du Titanic, où le capitaine a été averti à plusieurs reprises de la présence de glace devant son navire et a pourtant foncé à pleine vitesse dans un champ de glace par une nuit sans lune et beaucoup de personnes sont mortes".

"Pour nous, il s'agit d'une tragédie très similaire, où les avertissements n'ont pas été pris en compte. Le fait que l'accident se produise sur le même site, avec toutes les activités de plongée qui se déroulent dans le monde entier, est tout simplement stupéfiant. C'est vraiment surréaliste", a-t-il conclu.

Article original publié sur BFMTV.com