Implosion du Titan: 7 mois après, Christine Dawood "n'arrive toujours pas à croire" à la mort de son fils et de son mari

Christine Dawood a perdu son mari et son fils, morts dans l'implosion du sous-marin Titan en juin 2023. Après de 7 mois plus tard, elle évoque sa tristesse et sa colère, ainsi que son deuil difficile, alors qu'ils n'ont pas pu être enterrés.

Une mère et épouse endeuillée. Christine Dawood, 48 ans, a perdu son mari Shahzada, qui avait 48 ans au moment de sa mort, et leur fils Suleman, 19 ans, dans l'implosion du sous-marin Titan, qui partait explorer l'épave du Titanic, en juin 2023. Elle confie au DailyMail sa tristesse et aussi sa "colère", près de 7 mois après les faits.

"C'est le réveil, le matin... Parfois, je n'arrive toujours pas à y croire. La possibilité que (le Titan) implose ne m'a jamais traversé l'esprit. Perdre son mari, c'est terrible, mais perdre son enfant...", lâche-t-elle avec émotion.

Le 18 juin 2023, le Titan, un petit submersible exploité par la société OceanGate, plonge pour aller observer l'épave du Titanic, avec 5 personnes à son bord. Mais le contact est perdu moins de deux heures après son départ et une course contre-la-montre s'enclenche. Les équipes de secours découvrent finalement que l'appareil a implosé peu après sa descente, tuant tous les passagers sur le coup.

Un voyage attendu

Ce voyage, la famille Dawood l'avait prévu de longue date. "On avait commencé à en parler en 2018. J'étais censée y aller avec mon mari, mais ça a été retardé avec le Covid, et finalement Suleman a fêté ses 18 ans et voulait y aller (à ma place)", se souvient Christine Dawood.

Le matin même, le père se montre ravi et très impatient à l'idée de cette aventure. "Il était rayonnant", assure son épouse.

D'autant que la famille n'est habituellement "pas adepte des prises de risques", assure la quadragénaire. "On ne faisait pas de saut à l'élastique ou de saut en parachute. (Cette expérience avec le Titan) nous sortait de notre zone de confort".

"Rétrospectivement, est-ce que j'aurais aimé qu'ils n'y aillent pas? Évidemment, mais je ne peux pas dire que je les aurais empêchés de profiter d'une telle opportunité. S'ils étaient remontés à la surface et que rien n'était arrivé, l'histoire aurait été bien différente", dit-elle.

"On a pleuré" devant l'océan

Près de 7 mois après les faits, Christine Dawood se souvient parfaitement du moment où elle a appris avec sa fille Alina, 19 ans, que des débris de l'appareil avaient été retrouvés.

"Alina et moi sommes allés sur le ponton. On a pris des coussins et s'est juste assise en regardant l'océan. On a pleuré toutes les deux", confie-t-elle, assurant que mère et fille avaient "gardé espoir" jusqu'au bout.

"Je me suis tournée vers elle et j'ai dit: 'je suis veuve maintenant'. Elle a dit: 'je suis enfant unique'. Et on a pleuré encore plus fort", lâche-t-elle avec émotion.

Dans les semaines qui suivent, Christine Dawood prend petit à petit de plus en plus conscience du drame qui a eu lieu. "Je me suis dit: 'c'est que moi maintenant, je suis la seule adulte de cette maison'".

"Aucun parent ne devrait pleurer la mort de son enfant"

"Aucun parent ne devrait pleurer la mort de son enfant. Ce n'est pas naturel. Tout d'un coup votre but, votre identité vous sont retirés", se lamente-t-elle.

"Mon fils est né après une césarienne faite en urgence. J'ai failli le perdre. J'ai cru que c'était un ange qui m'avait été envoyé", confie-t-elle encore à propos de Suleman.

Le jeune homme, qui était étudiant à l'université Strathclyde de Glasgow, en Écosse, prévoyait de travailler pour l'entreprise familiale. Sa mère le décrit comme un "fils très affectueux" et démonstratif.

"Je n'arrive toujours pas à retourner dans la chambre de Suleman. Ses affaires restent dans des cartons. Je n'arrive pas à les vider", confie-t-elle.

L'absence de corps

Des mois après les deux disparitions, Christine Dawood ressent des sentiments mêlés. "C'est difficile, parce qu'on ne sait pas exactement ce qu'il s'est passé tant que les investigations sont en cours. Mais je ressens de la colère", affirme-t-elle.

Si elle se dit très entourée, la quadragénaire assure que la douleur reste vive et confie qu'aujourd'hui le plus difficile est l'absence de corps.

"Nous n'avons pas de tombes pour eux", se désole-t-elle.

"Récemment, nous sommes allées à Singapour. La mer était assez chaude pour qu'on y mette les pieds et je les ai vraiment sentis autour de moi, je me suis: 'c'est un vrai cadeau, je n'ai pas besoin de tombe parce qu'à chaque fois que je vais dans l'océan, je peux créer un lien avec eux puisqu'ils en font partie'", se console-t-elle.

"On a pleuré pendant 10 minutes d'affilée. C'était très cathartique. Maintenant que j'y pense, ils sont juste endormis au fond (de l'océan)", sourit-elle.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Implosion du sous-marin Titan près du Titanic : les véritables causes de l'accident dévoilées