Quel impact ont les réseaux sociaux sur la santé mentale des ados ?
Presque tous les ados américains utilisent les réseaux sociaux, selon un rapport publié en mai par l’administrateur de la santé publique des États-Unis. Mais l’effet que cela produit sur leur santé mentale reste difficile à évaluer, regrette The Atlantic.
Ces dix dernières années, relate le magazine américain, le nombre de dépressions et de tentatives de suicide a bondi chez les adolescents. Pour certains chercheurs, les réseaux sociaux en sont en partie responsables.
Près d’un tiers des ados américains jugent les réseaux sociaux néfastes pour leur classe d’âge, selon un sondage réalisé par le Pew Research Center en 2022.
La psychologue Jean Twenge a théorisé le concept de iGen, les jeunes qui ont grandi avec les smartphones (nés entre 1995 et 2012).
Selon elle, il n’est pas exagéré d’affirmer que ces individus connaîtront “la pire crise de santé mentale depuis plusieurs décennies”.
Les autorités américaines tentent de réagir. En mai, l’État de l’Arkansas a rendu la création d’un compte sur un réseau social illégale pour un mineur sans accord parental.
Des mesures similaires sont envisagées dans plus d’une dizaine d’États, écrit le magazine américain.
“Une grande partie [du problème] vient du fait que les recherches ne sont pas assez précises”, nuance toutefois Amy Orben, chercheuse à l’université de Cambridge.
Les effets des réseaux sociaux varient grandement selon l’âge et le mode de vie. Ce qui rend la prise de décision politique “extrêmement difficile”, relève The Atlantic.
Un étudiant à l’université Stanford, cité par le magazine, pointe du doigt ce paradoxe : “Devrions-nous inciter les gens à penser qu’ils ont le contrôle sur des algorithmes que les plateformes elles-mêmes ne comprennent pas ?”
Toutes ces inquiétudes sont à nuancer. Comme le souligne The Atlantic, les réseaux sociaux ont aussi des effets très bénéfiques.
Notamment chez les adolescents isolés. Selon le psychologue Mitchell Prinstein, certains, issus de minorités ethniques ou de genre, y trouvent plus facilement du soutien que dans la vie réelle.