Iiu Susiraja, une Finlandaise en corps massif

Iiu Susijaraya, 50 ans, a toujours attiré les regards. Question de taille, de poids, de corpulence.

En 2007, la Finlandaise a commencé à se prendre en photo. Ses autoportraits, qualifiés de “singuliers et désarçonnants” par The New York Times, sont à découvrir cet été au MoMa PS1, à New York.

“Functional communication”, 2012.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY
“Functional communication”, 2012.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY

La photographe travaille seule, chez elle, à Turku, dans le sud de la Finlande.

“Handshake”, 2017.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY
“Handshake”, 2017.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY

Elle pose avec des objets ou des ustensiles du quotidien. Une façon, parfois, de jouer avec les clichés de la femme au foyer.

“Large-scale cleaning”, 2008.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY
“Large-scale cleaning”, 2008.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY

Selon le site américain Vulture, ses autoportraits ressemblent à “des natures mortes hollandaises”, pris dans une lumière “claire et perçante”.

Il n’y a jamais de mouvement ou d’action. Le visage de Iiu Susijaraya, quand il est visible, est souvent tourné vers l’objectif, et vierge de toute expression.

“Fountain”, 2021.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY
“Fountain”, 2021.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY

“Je ne cherche pas à endosser un rôle, déclare Iiu Susijaraya à Vulture. Je veux être la plus authentique possible. Être une toile blanche autant que possible, c’est synonyme pour moi d’authenticité.”

“Quel que soit le costume qu’elle revêt, quelle que soit sa pose, une indéniable individualité transparaît”, admire en écho le site américain.

“Être grosse est déjà une transgression. J’essaie d’être neutre et barbante, mais la caméra est plus rusée que moi.”

La photographe finlandaise Iiu Susijaraya

“Sausage cupid”, 2019.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY
“Sausage cupid”, 2019.. PHOTO LIU SUSIRAJA/COURTESY OF THE ARTIST, MAKASIINI CONTEMPORARY, AND NINO MIER GALLERY

Les images de Iiu Susijaraya interrogent notre rapport au corps, “nos obsessions et nos tabous”, nos modèles de beauté, décrypte The New York Times. Elles abordent les sujets de la grossophobie, de la haine ou de l’acceptation de soi, de la sexualité.

Elles recèlent aussi des clins d’œil à l’histoire de l’art. Au XVIe siècle, le Flamand Rubens peignait des femmes bien en chair. Aux XXe et XXIe siècles, l’Américaine Cindy Sherman et d’autres photographes se sont pris pour modèle afin d’explorer leur identité.

Les autoportraits de Iiu Susijaraya ont une qualité “terriblement franche, un peu humoristique, douloureusement fragile”, décrit The New York Times.

“Elle a passé en revue toutes ces métamorphoses pour ne plus être qu’elle-même : un fait brut”, conclut Vulture.

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