Qui est (La)Horde, ce collectif de danseurs qui a chorégraphié une partie du show de Madonna?

Pour accompagner les morceaux cultes de son Celebration Tour, Madonna s'est entourée de chorégraphes français. La star de la pop a misé sur un collectif de danse contemporaine tricolore, (La)Horde, basé à Marseille.

Composé d'Arthur Harel, Marine Brutti et Jonathan Debrouwer, ce collectif aux commandes du Ballet national de Marseille, signe ainsi la chorégraphie de huit titres du Celebration Tour, dont les mythiques Papa Don’t Preach, Don’t Cry for Me Argentina et Ray of Light. (La)Horde est aussi chargé de la direction artistique du show de la méga-star débuté à Londres .

"Pour une telle icône de la pop culture, c’est quand même une sacrée prise de risque de travailler avec nous pour la première fois" assure auprès du Parisien le collectif qui a notamment travaillé avec les artistes Chris et Sam Smith.

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"Une confiance dingue"

C'est grâce à Instagram que la connexion entre (La)Horde et Madonna s'est faite. En décembre 2022, la star contacte le collectif sur le réseau social et leur demande de collaborer. "Nous étions à New York pour préparer l’émission 'Saturday Night Live' de Sam Smith, avec lequel nous travaillions, et elle nous a invités chez elle", se remémore la troupe dans les colonnes du Parisien.

"Dès le premier soir, elle nous a présenté tout son projet pendant quatre heures, nous a montré le document de 400 pages sur le show. C’était une confiance dingue!", poursuit le collectif.

Quatre mois de répétitions ont ensuite eu lieu à New York l'été suivant. "On a auditionné des danseurs du monde entier puis passé deux mois en studio avec une scène à échelle réelle, où on construisait la matière chorégraphique ensemble, Madonna, ses danseuses et danseurs et nous", précise le trio à l'AFP.

"Acharnée de boulot"

Parmi les jeunes talents auditionnés, Isaïa Badaoui, 21 ans, qui pratique le hip-hop dès l’âge de 3 ans, a été choisi pour assurer quatre danses sur le show. S'en sont suivis deux mois de répétitions dans une salle de concert, où la technique - lumière, costumes, création visuelle - et le show ont pris forme.

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"Madonna avait constitué dès le départ un document de travail avec des simulations de concepts et de projections scénographiques. On a échangé avec elle et le directeur artistique, Lewis James, pour voir ce qui fonctionnait ou non et comment rythmer l'apparition de contenus vidéo, catalyser les envies, les retours, tout en maintenant le fil conducteur de son histoire", détaille le collectif.

La star de la pop "sait ce qu'elle veut mais reste ouverte: quand on propose une idée, un principe, un geste, et qu'elle est convaincue, elle valide", disent-ils, saluant une "acharnée de boulot". "Il y a dix niveaux de lecture dans son show, c’est d’une intelligence rare", assure le trio de (La)Horde au Parisien.

"Elle a ouvert des portes"

Pour Arthur Harel, Marine Brutti et Jonathan Debrouwer, dont aucun n'était né aux débuts de Madonna sur scène dans les années 1980, les actions de la chanteuse dans la pop culture "ont délivré des messages de tolérance, d'ouverture, de respect des communauté LGBTQIA+ qui nous ont permis de prendre confiance en nous. Elle a ouvert des portes, nous lui sommes redevables".

Et son approche de "la danse nous intéresse politiquement. Madonna a participé à des classes de Martha Graham, pionnière de la danse contemporaine, une figure très politique, très féministe, très engagée. C'est la première qui s'est battue pour avoir de la diversité au sein de sa compagnie, par exemple".

Et le collectif (La)Horde de conclure auprès du Parisien: "Elle est impliquée à 100 %, toujours en prise avec son époque. Elle demande à ses plus fidèles danseurs des recommandations. Et s’intéresse tout particulièrement à la scène française, très créative, multiculturelle, du voguing (danse urbaine) au ballet contemporain."

Article original publié sur BFMTV.com