Hongrie: Viktor Orban crée la polémique en défendant sa vision d'une "race hongroise non mixte"

Hongrie: Viktor Orban crée la polémique en défendant sa vision d'une "race hongroise non mixte"

Dans un discours samedi à l'université d'été de Baile Tusnad, en Transylvanie roumaine, le Premier ministre hongrois a expliqué ne pas vouloir un peuple "multi-ethnique" qui se mélangerait avec "des non-Européens".

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est offert une nouvelle polémique samedi en défendant sa vision d'une "race hongroise non mixte", à l'occasion d'un discours d'été de Baile Tusnad, en Transylvanie roumaine, où réside une importante communauté hongroise.

"Nous déménageons, nous travaillons ailleurs, nous nous mélangeons au sein de l'Europe", a-t-il déclaré. "Mais nous ne voulons pas être une race mixte", un peuple "multi-ethnique" qui se mélangerait avec "des non-Européens", a-t-il notamment dit.

Viktor Orban a fait plusieurs références à la théorie complotiste du "grand remplacement", une "manoeuvre" utilisée d'après lui par la "gauche intertionnaliste" pour "dire que la population européenne est déjà "une race mixte".

Réactions politiques

Des propos qui ont immédiatement déclenché l'ire de l'opposition. Katalin Cesh, élue du Mouvement Momentum, parti centriste, s'est adressée sur Twitter à toutes les personnes non-blanches en Hongrie: "Votre couleur de peau peut être différente, vous pouvez venir d'Europe ou d'ailleurs, mais vous êtes des nôtres, et nous sommes fiers de vous. La diversité renforce la nation, elle ne l'affaiblit pas".

L'eurodéputé romain Alin Mituța s'est également insurgé sur Twitter, estimant que "parler de race ou de 'pureté' ethnique dans une région comme l'Europe centrale ou de l'Est, est délirant et dangereux. Comme l'est M. Orban".

Habitué des sorties polémiques

Ce n'est pas la première sortie de ce genre du dirigeant nationaliste et ultra-conservateur de 59 ans, au pouvoir depuis 2010, qui a transformé son pays en mettant en place des réformes "illibérales", basées sur la "défense d'une Europe chrétienne".

Il s'en est notamment pris aux migrants venus d'Afrique et du Moyen-Orient et aux ONG leur venant en aide, durcissant le droit d'asile et érigeant des barrières aux frontières. Ce qui a valu à la Hongrie plusieurs condamnations par la Cour de justice de l'UE.

"Une nouvelle stratégie nécessaire" au sujet de la guerre en Ukraine

Lors de ce même discours, Viktor Orban a appelé à des négociations entre Washington et Moscou pour mettre fin à la guerre en Ukraine, fustigeant une nouvelle fois des sanctions inefficaces et la stratégie de l'Union européenne.

"Nous sommes assis dans une voiture dont les quatre pneus sont crevés", a-t-il lancé au sujet du conflit, jugeant qu'il "n'aurait jamais éclaté si Donald Trump était encore à la tête des États-Unis et Angela Merkel chancelière allemande".

Les sanctions, à l'impact économique dévastateur, "ne modifieront pas la donne" et "les Ukrainiens ne sortiront pas victorieux", a-t-il estimé. Idem pour les livraisons de matériel militaire: "plus l'Occident envoie des armes puissantes, plus la guerre s'éternise".

"Une nouvelle stratégie est nécessaire, qui devrait se focaliser sur des négociations de paix au lieu de vouloir gagner la guerre", a ajouté le responsable. L'UE, a-t-il insisté, "ne doit pas se ranger du côté des Ukrainiens, mais se positionner" entre les deux camps.

Article original publié sur BFMTV.com

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