En Hongrie, le gouvernement Orban s’empare de l’opérateur Vodafone

Après le rachat conjoint de la filiale hongroise de l’opérateur téléphonique Vodafone par l’État magyar et le géant des télécoms 4iG, proche du gouvernement de Viktor Orban, la une de l’hebdomadaire libéral HVG daté du 25 août transforme le visage du Premier ministre ​hongrois en carte SIM, dont la puce remplace la bouche du dirigeant national-populiste.

La transaction “coûtera 715 milliards de forints” (environ 1,75 milliard d’euros) au tandem, mais “des investisseurs allemands, turcs et portugais pourraient apporter leur contribution financière”, relève le magazine. Selon les termes du partage entre 4iG et l’État magyar évoqués par HVG, la puissante entreprise de télécommunications “possédera 51 % de la branche hongroise de Vodafone”, tandis que la banque d’investissement Corvinus, liée à la Banque nationale de développement (et donc à l’État), “prendra 49 % de Vodafone Hongrie”.

Succession de rachats

Dirigée par l’homme d’affaires Gellert Jaszai, ami de l’oligarque privilégié du régime Lorinc Meszaros, 4iG “s’est précédemment illustrée par une succession de rachats dans le domaine des télécoms”, indique l’hebdomadaire. Fin septembre 2021, la société avalait Invitech, l’un des leaders hongrois du secteur en matière d’infrastructures et de fourniture de services informatiques. Trois mois plus tard, 4iG s’emparait de l’opérateur mobile One au Monténégro.

En janvier 2022, elle mettait la main sur la branche magyare de l’opérateur roumain Digi puis englobait, en mars, l’albanais ALBtelecom. Depuis octobre 2020, par l’entremise de sa succursale Antenna Hungaria, 4iG possède également 25 % des parts de Telenor Hongrie (devenu Yettel), deuxième opérateur mobile du pays et principal concurrent de Vodafone.

“Intérêt stratégique national”

Comme annoncé par le ministre chargé du Développement économique, Marton Nagy, le gouvernement “prévoit de classer le rachat de Vodafone comme investissement d’intérêt stratégique national, empêchant son examen par l’Autorité de la concurrence”, souligne HVG.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :